Bilan FEFFS 2024

 

FEFFS 2024


La 17ème édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dit le FEFFS s'est déroulé du 20 au 29 septembre et a accueilli un invité très spécial pour cette année : 
John McTiernan, pionnier du cinéma d'action moderne avec des classiques tels que Predator en 1987, Die Hard en 88, À la poursuite d'Octobre rouge en 90 etc. Un réal qui a marqué l'industrie du film par sa capacité à combiner tension, adrénaline, à travers une mise en scène inventive et intelligente. Il faut dire que les festivaliers ont été gâtés avec la diffusion de quasi tous ses films : Nomads, Predator, Die Hard, Die Hard with a Vengeance, Last Action Hero, Le 13ème guerrier, son remake de L'affaire Thomas Crown et celui de Rolleball. Bref, il y avait de quoi faire. Il a également offert une masterclass et participé à une projection en plein air de Die Hard au pied de la cathédrale de Strasbourg, créant une expérience quand même assez unique pour les spectateurs. Et pour tout ça encore bravo à l'organisation du festival.
Comme d'habitude nous sommes extrêmement bien accueilli par toute l'équipe du FEFFS et ses bénévoles. Que ce soit dans les cinémas, ou le Village du Festival, une ambiance des plus festive y règne. D'ailleurs ce dernier est un lieu incontournable où tout le monde, festivaliers, organisation et membres du jury se retrouvent autour d'un verre, se repaitre, danser sur des DJ set ou encore passer une soirée fabuleuse et hilarante qui fait beaucoup de bien en compagnie de la fabuleuse équipe House of Marley Entertainment qui anime à merveille les soirées bingo drag.
Outre l'incomparable atmosphère, nous sommes chaque année plus qu'agréablement surpris par la qualité de la sélection ; peu importe sa catégorie : Ouverture, Fermeture, Compétition internationale de films fantastiques, Compétition Crossovers, Compétition animation, Midnight movies, ses rétrospectives, ses séances spéciales ou encore la sélection courts-métrages. En somme, le FEFFS est et reste, par son organisation autant que par sa sélection l'un des meilleurs festival fantastique (voire de cinéma tout court) de France.


Compétition internationale de films fantastiques :




 
Croyant sa fille hantée par un de ses aïeuls, un homme fait appel à une équipe de spécialistes de rites shamaniques et de géomancie pour le déterrer... 
Le réalisateur Coréen Jang Jae-hyeon (The Priests, Svaha: The Sixth Finger) nous plonge dans une sorte de conte macabre où rituels et mysticisme se mêlent à une atmosphère pesante, le tout porté par un cast très sympa. 
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Avis Oddity Damian McCarthy

Une femme aveugle travaillant dans un cabinet de curiosités où chaque objet est censé être maudit, va se mettre à enquêter sur le meurtre de sa sœur...
Avec Oddity, Damian McCarthy qui s'était déjà fait remarquer pour Caveat en 2020 (notre citrique est  ici) nous livre un film d'horreur maîtrisé, à l'atmosphère oppressante, une super photo, et aux petites touches d'originalité aussi humbles qu'intéressantes. Une histoire simple mais efficace.
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Avis I saw The TV Glow Jane Schoenbrun

Début des années 90, deux adolescents isolés se lient d'amitié autour d'une série télé : The Pink Opaque. Leur monde va se transformer...
Gros coup de cœur pour ce film sensible, nostalgique, poétique et terrible en même temps. Deuxième film de sa réalisatrice Jane Schoenbrun qui réussit haut la main (autant thématiquement que dans l'ambiance, sans oublier son aspect visuel), ce projet très personnel. Très touchant.
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Avis Critique Cuckoo 2024 Tilman Singer Hunter Schafer 
 
Une adolescente américaine déménage pour vivre avec sa belle famille dans les Alpes Allemandes. Trés vite elle va être tourmentée par des bruits et des visions étranges...
Deuxième long-métrage pour le réalisateur Tilman Singer, qui nous a un petit peu divisé, le film nous plonge pourtant dans un univers déstabilisant et imprévisible. Porté par un style visuel envoûtant et une ambiance très réussie, ce film surprend par son étrangeté.
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Compétition Crossovers :

 
Avis Body Odyssey Grazia Tricarico

 
Qu'est ce que la beauté ? La perfection ? Jusqu'où peut-on contrôler son corps afin d'atteindre, de dépasser les normes esthétiques de notre environnement ? Grazia Tricarico avec son premier long métrage tape fort, Body Odyssey possède une photographie sublime, une ambiance onirique qui flirte avec le fantastique. Un film immersif  et juste. Une quête de soi sur un chemin de solitude qui peut nous amener à l'encontre de ce que l'on souhaite réellement.


Avis Maldoror Fabrice Du Weltz
 
1995, Belgique, deux petites filles viennent de disparaitre. Un jeune gendarme va être assigné à l'affaire...
Librement inspiré de l'affaire Dutroux, le nouveau film de Fabrice Du Weltz nous propose un excellent polar. Sombre, tragique et éprouvant, avec un cast super (Anthony Bajon en tête, excellent)
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The Last Stop To Yuma Francis Galluppi

La clientèle d’un diner d’Arizona attend patiemment le ravitaillement en essence de la station-service.Deux braqueurs de banque en cavale sont parmi eux.
Premier long pour Francis Galluppi qui signe un petit thriller néo-noir pas forcément orignal ou surprenant mais tout de même assez solide pour un premier film et surtout divertissant, porté également par un cast 5 étoiles (Jim Cummings, Jocelin Donahue, Richard Brake, Barbara Crampton...)
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Avis Steppenwolf Adilkhan Yerzhanov

Au Kazakhstan, en pleine guerre civile, une mère à l'état perturbé recherche son fils. Pour le retrouver elle va s'allier à un bourreau de la pire espèce. Steppenwolf de Adilkhan Yerzhanov a reçu la mention du jury pour ce road movie à tendance nihiliste. Le point fort du film est autant dans l'écriture de la relation de ses protagonistes que les acteurs eux-mêmes.


Midnight Movies :


Avis In A Violent Nature Chris Nash
 
In A Violent Nature de Chris Nash se présente comme une sorte d'hommage aux slashers classiques (surtout la saga Vendredi 13), avec une approche assez unique. Même si le film est trop enfermé dans son concept et qu'il peut se montrer lassant, y a quelques scènes gores sympa.
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Avis Grafted Sasha Rainbow

Une jeune étudiante chinoise vient habiter chez sa tante et sa cousine en Nouvelle-Zélande afin de continuer ses études mais surtout de reprendre les recherches de son père décédé : un sérum de cicatrisation miracle. Mais comme nous pouvons nous en douter, il faudra faire quelques sacrifices pour atteindre son but. Pour son premier long métrage Sasha Rainbow signe ici un très chouette body horror. C'est fun, c'est gore, pour un midnight movie on en demande pas plus !
 

Avis Handsome Guys Nam Dong-hyup

Jae-pil et Sang-goo, deux frères inséparables, viennent d'acheter une bicoque dans la forêt. Physiquement, ils n'ont pas l'air d'inspirer la sympathie mais plutôt la méfiance voire la peur. Unique fait d'armes pour le moment du réalisateur coréen Nam Dong-hyup et quelle surprise ! Un remake totalement réussi du film Tucker & Dale fightent le mal, tellement hilarant et gore qu'il donne envie de revisionner l'original pour vérifier qu'il est à la hauteur de son remake ! (Accessoirement un très bon remède à la gueule de bois, et une séance pour une dernière journée de festival très animée).


Krazy House de Steffen Haars Filip Van Der Kuil
 
Krazy House de Steffen Haars & Filip Van Der Kuil (New kids turbo, New kids Nitro) est un film totalement déjanté où une famille vivant dans un sitcom (avec public et rires enregistrés) voit leur petite routine brisée par des ouvriers russes venus arrêter une simple fuite d'eau. Le film va toujours plus loin dans sa guignolerie, des gags peut être un peu trop redondants sur la première partie du film. Mais ça demeure un film de festivals assez divertissant.


Avis Primitifs Sasquatch Sunset David Zellner Nathan Zellner

La vie quotidienne d'une famille Bigfoot à travers une année et ses quatre saisons.
Primitifs/Sasquatch Sunset des frères David & Nathan Zellner est un ovni cinématographique mêlant humour totalement absurde et potache, poésie écologique avec une nature magnifiquement filmée et se montrant même assez attachant et touchant. Une totale surprise.
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Rétrospectives :

Avis Wake in Fright Ted Kotcheff
 
Un instituteur se retrouve piégé dans une ville minière isolée, il va sombrer dans une odyssée existentielle pleine d'alcools et de folies...
Rétrospective intéressante s'attaquant à la "Ozploitation" - terme regroupant la nouvelle vague du cinéma Australien des années 70/80 - nous permettant de revoir ou de découvrir ce cinéma très particulier, avec ses grands espaces pourtant étouffants, sur grand écran - ce qui est quand même assez classe - Wake in Fright de Ted Kotcheff en est l'un de ses plus emblématiques représentants. Dire qu'il nous a divisé serait pas peu dire. Redondant et lassant pour l'un, oppressant, poisseux et extrêmement efficace pour l'autre, on ne peut pas dire que le film nous ait mis d'accord. Cela dit il reste un classique du genre.
Retour complet (et injuste) : ici


Avis Long Weekend Colin Eggleston


Un couple en crise part camper en pleine nature et subit la vengeance de l'environnement après avoir perturbé l'équilibre naturel...
Autre classique de la Ozploitation, Long Weekend de Colin Eggleston nous propose un mélange entre tension psychologique et horreur écologique avec un jeu sur l'atmosphère se voulant étrange et pesant. Hélas malgré des qualités visuelles indéniables, le film manque cruellement d'impact.
Retour complet : ici.


Notre court métrage préféré :



Pierre donne rendez-vous dans un café à son ami François pour lui confier sa détresse, un homme l'observe, le suit, à chaque nouvelle apparition, l'individu se rapproche. Pierre est certain qu'on lui veut du mal. Le réalisateur m'enchante une nouvelle fois après ses autres courts : Se taire (co-scénariste sur ce projet en 2013), puis ceux auxquels il est aux commandes Lune de guerre ou encore Les Appelés, Matthias Couquet revient cette année en force avec Lui (également sélectionné pour le festival de SITGES), qui d'ailleurs trouverait bien sa place dans une anthologie telle que Les Contes de la Crypte. Dix minutes très bien optimisées entre son sens du cadrage et sa mise en scène qui renforce l'immersion de cette petite histoire fantastico-mystérieuse. Efficace. 
Un réalisateur de chez nous à suivre et pourquoi pas espérer que l'un de ses prochains projets soit un long métrage ! 


Autre bilan du FEFFS :

 2023


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