C'est sous une chaleur automnale que s'est déroulé du 22 septembre au 1er octobre la 16ème édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dit le FEFFS qui accueille un invité très spécial pour cette session : Terry Gilliam.
Il faut tout d'abord saluer l'organisation et les bénévoles pour cette grande réussite. Il y a peu de festivals en France où une organisation est presque plus enjouée que le festivalier lui-même ! Une excellente ambiance des plus communicatives, que ce soit dans les files d'attente des projections ou surtout au Village du Festival, lieu incontournable où tout le monde se retrouve pour se repaitre, se faire tatouer, chiner des raretés (Affiches, livres, dvd/bluray,...) et discuter avec passion autour d'un verre (*attention l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération) entre deux séances. Outre l'incomparable atmosphère, nous sommes chaque année plus qu'agréablement surpris par la qualité de la sélection ; peu importe sa catégorie : Ouverture, Fermeture, Compétition internationale de films fantastiques, Compétition Crossovers, Compétition animation, Midnight movies, ses rétrospectives, ses séances spéciales ou encore la sélection courts-métrages. Très rares sont les festivals pouvant s'enorgueillir d'afficher une sélection aussi soignée, ici pas de mauvais films projetés, certains peuvent moins nous plaire, mais de franchement mauvais, non !
Impossible de tout voir surtout en seulement cinq jours sur place :
Compétition internationale de films fantastiques :
Vincent se fait sauvagement agresser à son boulot sans raison particulière, c'est le début de la dégringolade.
Vincent doit mourir remporte le grand prix du festival : l'Octopus d'Or, amplement mérité pour Stéphan Castang qui tape fort avec son premier long-métrage qui exploite le genre zombie d'une manière originale. Retour complet : ici .
Deux frères découvrent un cadavre sectionné dans la forêt près de chez eux. En remontant le fil, ils atterrissent dans une ferme voisine et s'aperçoivent que le fils du foyer est possédé par un Démon.
Demián Rugna, le réalisateur argentin connu pour son Terrified (2017) revient en force avec When Evil Lurks, un pur coup de coeur horrifique qui figurera assurément dans mon top de l'année. Cela fait je ne sais pas combien de décennies qu'un film de possession ne m'avait pas happé à ce point. Tout est absolument maitrisé de la mise en scène, à son ambiance ou à sa tension progressive.
Des scènes chocs, oubliez les jumpscares que l'on nous sert et ressert à chaque film de ce genre, il n'y en a pas, Demián Rugna réussi à nous glacer le sang avec de vrais éléments de son histoire.
C'est brutal, violent et surtout Gore ! Retour complet : ici .
Jonny, dix-sept ans est envoyée chez sa tante pour faire son entrée dans un nouveau lycée. Les disparitions des lycéennes s'enchaînent. En parallèle, Jonny est victime de quelques changements corporels.
Perpetrator remporte le prix du meilleur long métrage au Festival de Berlin, il est le quatrième long-métrage de la réalisatrice américaine Jennifer Reeder, qui m'avait particulièrement envoûté avec son précédent, Knives and Skin en 2019 et son ambiance Arakienne (de Gregg). Retour complet : ici .
Sept personnes enfermées dans un laboratoire se retrouvent à expérimenter un nouveau médicament contre une belle somme d'argent. Le produit provoque des lésions cérébrales importantes, pour survivre, les cobayes doivent s'empêcher de dormir.
Double Blind est le premier long-métrage du réalisateur irlandais Ian Hunt-Duffy, c'est typiquement le film à voir en festival pour son ambiance et son concept. Toutefois loin d'être exceptionnel, parfois très prévisible, néanmoins si l'on est friand de ce genre de projet c'est plutôt efficace et bien tenu. Puis entre le casting et la bande originale très sympathiques, on passe un bon moment. À voir comme un gros divertissement !
Compétition Crossovers :
Les vies de Mariam, sa mère et son petit frère sont complètement chamboulées à la mort de son grand-père qui était l'homme de la maison. La jeune femme commence à être hanté par des visions de personnes décédées, toujours accompagnées par des sons étranges.
In Flames est le premier long-métrage de Zarrar Kahn qui s'est taillé une petite réputation avec ses courts-métrages, premier coup absolument réussi, impossible d'en ressortir indemne. Retour complet : ici .
Un couple se rend dans un magasin pour acheter une table basse affreuse qui devient source de leur discorde.
On en dévoilera pas plus, The Coffee Table du réalisateur espagnol Caye Casas (Matar a dios, 2018) remporte le grand prix Crossovers du festival. Une belle surprise inopinée. Un sujet (génial) très dark/glauque, qui est présenté sous couvert d'une comédie noire en huis clos. J'insiste sur le surprenant, sur papier nous ne pourrions imaginer être complètement hilares sur cette situation. Un film inoubliable.
Un cambrioleur en quête d'un autoportrait d'Egon Schiele d'une valeur de trois millions de dollars, se retrouve coincé dans le penthouse d'un millionnaire New-Yorkais.
Inside de Vasilis Katsoupis est un très sympathique survival en huis clos avec un Willem Dafoe incroyable (comment ça, comme d'habitude?). Retour complet : ici .
Un chef cuisinier en cavale rejoint un ancien ami en Amérique latine lui-même chef cuisinier pour des gens extrêmement riches.
What you wish for de Nicholas Tomnay est un thriller culinaire des plus divertissants. C'est aussi un grand plaisir de retrouver Nick Stahl, ici vraiment épatant et habité par son rôle. Le film n'échappe pas à quelques facilités scénaristiques, le twist est éventé au bout de quinze minutes, mais cela ne nuit pas tant nous sommes happés par son déroulement. J'en suis ressorti comme pour un petit feelgood !
Un soir de pluie dans un cimetière, un médium essaie d'enlever le mauvais karma d'une prostituée. Sentant que le rituel a échoué il va la retrouver à son domicile, sauf qu'un serial killer arrive avant..
Mad Fate est produit par Johnnie To et réalisé par Soi Cheang, qui a mis en scène les très sympathiques Dog Bite Dog (2006), Accident (2009) mais surtout Limbo, son épatant polar en noir et blanc sorti l'année dernière. On le retrouve ici pour une aventure complètement barrée. Retour complet : ici .
Un homme sort d'une soirée bien arrosée la veille de son mariage et tombe dans une bouche d'égout (on va y passer l'intégralité (ou pas) du film).
#Manhole est un survival en huis clos du réalisateur japonais Kazuyoshi Kumakiri célèbre pour son premier long-métrage "extrême" Kichiku dai enkai sorti en 1997.
L'expression un cheveu sur la soupe aurait pu être créée pour ce film. Sur le moment toutes les situations rocambolesques m'ont agacé, plus les jours passent, en y réfléchissant le film vieillit plutôt bien dans ma tête. C'est tellement n'importe quoi que l'ensemble en devient drôle.
Midnight Movies :
Une psychiatre reçoit à son cabinet la visite d'un étudiant complètement troublé aux multiples personnalités qui lui demande de l'aide.
C'est ma déception du festival, j'en attendais trop. En effet, de savoir que Joe Lynch (Détour mortel 2, Mayhem) pour son Suitable Flesh réunissait une bonne partie de l'équipe de Stuart Gordon, je me suis dit que l'hommage en serait grand. Puis juste pour son casting, Heather Graham, l'iconique Barbara Crampton, Bruce Davison, mais surtout grosse surprise d'y découvrir Johnathon Schaech (Xavier dans le chef-d'oeuvre de Gregg Araki : The Doom Génération, notre avatar et photo de fond pour ce blog), ils sont malheureusement absolument tous tournés en ridicule.
Sans compter les (trop) nombreuses scènes érotiques accompagnées d'une BO qui frise la gênance,... Néanmoins le film est rigolo, avec ses répliques nawaks, et ses superbes effets gores mais qui encore une fois sont regrettablement trop rares.
Clôture :
Un gros séisme a lieu à Séoul, un seul bâtiment est épargné. Tout le monde veut forcément y (sur)vivre.
Concrète Utopia de Eom Tae-hwa, le sujet est intéressant : l'humain dans toute sa splendeur qui écrase les autres pour survivre. Les habitants sont légitimes pour rester dans leurs appartements, mais que fait on des autres?
Première fois que Lee Byung-hun (I Saw The Devil, A Bittersweet life) interprète un rôle en étant anti-sexy, un pauvre homme dénué de charisme (preuve que c'est un acteur phénoménal). Néanmoins je suis restée assez hermétique, contrairement à la globalité de la salle qui semblait plutôt enjouée, je n'ai ressenti aucune empathie pour un personnage et je n'ai pas trouvé le film visuellement soigné.
-Dahlia-
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