Réalisation : Christopher Andrews
Année : 2025
Pays : Irlande/Royaume-Uni/Belgique
Casting : Barry Keoghan, Christopher Abbott, Colm Meaney, Nora-Jane Noone,...
Durée : 1h46
Note : 5/6 (Dahlia)
Michael, un berger irlandais solitaire et mutique, vivant avec son père handicapé, entre violemment en conflit avec ses voisins.
Christopher Andrews, qui est plutôt habitué aux courts, frappe fort pour son premier long-métrage.
Aux premiers abords, un thriller rural qui pourrait appartenir à la même famille que l'excellent As Bestas de Rodrigo Sorogoyen (retour également présent sur le blog). L’un joue sur une tension palpable tout du long, l’autre démarre plus frontalement et les deux ont le goût du chef d'oeuvre de Sam Peckinpah, Les Chiens de paille.
Le réalisateur s’est inspiré pour son récit d’une histoire biblique : celle du bon berger à qui l’on vole son troupeau.
Le travail de berger se transmet généralement de génération en génération, Christopher Andrews a ajouté une dimension toxique à cet héritage, où son protagoniste va devoir faire face, seul, avec un certain bagage déjà lourd à porter.
On démarre sur un trauma, qui ne va pas – comme c’est souvent le cas, et de manière agaçante – servir une scène du film avec prévisibilité, mais va en dire énormément sur certains personnages, leurs caractères et leur psychologie en juste deux minutes. Ce qui évite habilement la lecture expliquée via des scènes superflues.
Les apparences peuvent être trompeuses : la mise en scène, avec son flashback parallèle selon un point de vue différent, est brillante et permet d’éviter tout manichéisme dans le récit.
Autre point fort du film : son casting ! Barry Keoghan, doté d’un magnétisme intense, se construit soigneusement une filmographie de qualité au fil des années (Bird, Calm with Horses, Les Éternels, Chernobyl, Mise à mort du cerf sacré, The Green Knight, etc.).
Christopher Abbott, dans le rôle de notre berger, est lui aussi passé chez Yorgos Lanthimos avec Pauvres Créatures, chez le fils Cronenberg avec Possessor, ou encore dans It Comes at Night, Entergalactic, etc.
Nora-Jane Noone joue Caroline, l’ex de Michael, surtout connue pour ses rôles dans The Descent de Neil Marshall et The Magdalene Sisters de Peter Mullan.
On y retrouve aussi l’excellent Colm Meaney, qu’on ne présente plus, interprétant le père colérique et handicapé.
Le décor était un vrai régal sur grand écran : tourné dans les plaines d’Irlande, il donne une impression d’ostracisation des personnages.
J’ai juste quelques réticences vis-à-vis de certaines non-réactions, mais le protagoniste étant quasiment mutique, ce n’est pas forcément incohérent, même si un peu frustrant.
Le clan des bêtes est un film de vengeance et de pardon, d’une brutalité parfois horrifiante. Âmes sensibles s’abstenir concernant les animaux : moi qui n’ai habituellement pas de mal à supporter la mort d’un animal dans un film, la violence intense m’a ici violemment pris à la gorge et à l’estomac.
En bref, c'est un petit coup de cœur qui me fait espérer que Christopher Andrews se remette vite en selle pour un prochain long.
-Dahlia-
Films cités dans l'article présents sur le blog :
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