As Bestas [Rodrigo Sorogoyen]

Réalisation : Rodrigo Sorogoyen

Année : 2022

Pays : Espagne/France

              Casting : Denis Menochet, Marina  Foïs, Luis Zahera, Diego Anido...

Durée : 2h17

Note : 5/6 (Dahlia)

Antoine et sa femme se sont installés dans un village de Galice, en Espagne. Ils vivent de leur agriculture biologique au milieu d'un voisinage peu commode qui ne veut pas d'étrangers chez eux. La situation va dégénérer avec leurs voisins, les frères Xan et Lorenzo, lorsque le couple va voter contre l'installation d'un parc éolien.

Troisième film que je vois de Rodrigo Sorogoyen après Que Dios nos perdone et El Reino (j'ai son Madre dans liste à voir), que j'avais beaucoup apprécié, As Bestas, m'a mis une petite claque.

Une histoire qui a le goût du chef d'oeuvre de Sam Peckinpah, Les Chiens de paille avec Dustin Hoffman interprétant un américan venant s'installer avec sa femme dans une petite campagne anglaise où ils vont être confrontés à la sauvagerie de certains habitants.

Ici la violence ne sera pas identique dans la forme, mais dans le fond tout autant.

 

As Bestas va prendre son temps, lourdement, lentement, jusqu'à ce que de "simples" scènes nous foutent une angoisse à nous en serrer l'estomac.

La mise en scène est habile, le malaise plane du début à sa toute fin. Tout paraît juste, tout paraît réel.

Le film nous livre des séquences puissantes : celle de l'introduction et celle à laquelle elle va nous renvoyer. Antoine qui va offrir un verre aux deux frères -scéne qui va nous servir d'explication (et non de justification) quant à leurs motivations-, celle du personnage de Marina Foïs face à sa fille, et la toute dernière qui m'a faite verser une larme.

J'ai trouvé l'ensemble cité, brillant, poignant.

La réussite de cette ambiance infernale nous la devons également à son casting 5 étoiles : Denis Menochet - qui est pour moi à ce jour mon acteur préféré français - absolument épatant dans tous ses rôles ; de Nos héros sont morts ce soir de David Perrault en passant par Jusqu'à la garde de Xavier Legrand, Seules les bêtes de Dominik Moll ou encore dans Grâce à Dieu de François Ozon. Marina Foïs que nous ne présentons plus, qui est tout autant fantastique. Mais également Luis Zahera, vu dans Cellule 211 de Daniel Monzón et surtout dans El Reino, de notre réalisateur ici présent, pour lequel il a obtenu un Goya pour son interprétation (que je lui redonnerais d'office pour son rôle ici).

Pour conclure, As Bestas est un thriller rural social avec une tension permanente glaçante. Captivant, intense, avec une mise en scène aussi brillante que son casting, cela va directement dans mon top de l'année...

-Dahlia-