Le Labyrinthe des rêves [Sogo Ishii]

 

Avis Le Labyrinthe des rêves de Sogo Ishii [1997]

Réalisation : Sogo Ishii

Année : 1997

Pays : Japon 

Casting : Rena Komine, Tadanobu Asano, Kotomi Kyôno...

Durée : 1h30

Note :   5/6 (Georgie)
  

Voici le film qui m'a fait découvrir Sogo Ishii, réalisateur considéré comme, je cite : '' figure de proue d'un cinéma punk et brutal dans les années 70/80'' et ''figure emblématique pour des réalisateurs tels que Shinya Tsukamoto, Takashi Miike et Sono Sion''. Une chose est sûre, après visionnage de ce long-métrage je me suis jeté sur la filmographie du bonhomme pour la dévorer.

 

Alors concernant Le Labyrinthe des rêves oubliez tout suite le punk et le brutal cités précédemment. Sogo Ishii nous propose carrément autre chose, qui en réalité se situe dans la continuité des excellents Angel Dust (1994) et August in the Water (1995) avec lesquels il avait opéré un virage à 180 degrés. A travers cette histoire de (supposée) serial killer le réalisateur va nous taper un bon gros trip atmosphérique envoûtant sous fond de rapports et de sentiments ambigus partagés par nos deux protagonistes principaux.

La long-métrage prend place au japon dans les années trente. Tomiko (Rena Komine), une jeune femme receveuse de bus à la vie monotone va faire équipe avec un chauffeur nommé Niitaka (Tadanobu Asano), un jeune homme fraîchement arrivé en ville alors qu'une rumeur concernant un tueur de femmes circule. 

  

Le Labyrinthe des rêves est un véritable plaisir pour les yeux et les oreilles. Avec son noir et blanc, sa musique aérienne, planante et parfois abstraite, ses arrêts sur images brusques, ses lumières et reflets aveuglants, sa pluie diluvienne et son soleil à la chaleur écrasante, sa végétation brumeuse, ses silences, sa voix-off, ses surimpressions d'images, ses longs plans fixes, ses gros plans, Sogo Ishii nous trimbale au centre d'une relation labyrinthique ou réalité et fantasme se mélangent. Une étrange poésie vaporeuse en découle et en résulte un film mystérieux qui saura vous plonger au cœur de cette relation naviguant entre méfiance, attirance, vengeance, amour et manipulation.

Alors bien sûr il ne faut pas être allergique au récit atmosphérique, mais même dans ce cas je ne peux que vous conseiller de tenter l'expérience, d'autant plus qu'il ne dure que 90mn (en gros vous n'allez pas vous embarquer dans un truc indigeste de 3 heures). Et qui sait, vous tomberez peut-être sous le charme de ce voyage fantomatique. Avec Le Labyrinthe des rêves, Sogo Ishii nous démontre encore une fois qu'il est autant à l'aise dans l'approche onirique que dans l'énergie brute et punk de ses débuts.

- Georgie -

Disponible sur la plateforme OUTBUSTER

Les films de Sogo Ishii disponibles sur le blog :

- Panique au lycée (1978)

- Crazy Thunder Road (1980)

- Shuffle (1981) 

- Burst City (1982)

- The Crazy Family (1984)

- 1/2 Mensch (1986)

- Gojoe, le pont vers l'Enfer (2000)

 

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