Réalisation : Sogo Ishii
Année : 1984
Pays : Japon
Casting : Katsuya Kobayashi, Mitsuko Baishô, Yoshiki Arizono...
Durée : 1h46
Hop, on continue avec Sogo Ishii, réalisateur punk dont ses premières œuvres sont synonymes d'énergie survitaminée, mais cette fois place à une comédie (noire) avec The Crazy Family / Gyakufunsha kazoku (1984). Alors je suis peut-être légèrement moins enthousiaste sur celui-ci par rapport aux autres films de Sogo Ishii que j'ai pu voir, mais vraiment bien aimé ce délire qui va tout de même assez loin. Oui le film est vachement bon.
Pour la faire simple, une famille emménage dans une nouvelle maison, un nouveau quartier, signe d'une certaine réussite sociale. Chaque membre étant cratérisé par, disons une obsession annonçant la couleur. Un père employé modèle dévoué au travail et à sa famille. Une mère femme au foyer modèle teintée d'une excentricité. Une fille parlant d'elle-même à la troisième personne, ayant pour rêve de devenir chanteuse ou catcheuse. Un fils complètement obsédé par ses études. Et enfin, un grand-père ancien militaire très envahissant.
Ne sachant absolument rien sur The Crazy Family, excepté cette magnifique affiche et ce titre qui nous donnent une légère indication, je dois admettre que j'ai eu un peu peur au début, lors de la mise en place, de ne pas être totalement réceptif à l'humour du long-métrage, tout en le trouvant plaisant à regarder. Mais une fois l'arrivée de l'élément déclencheur/perturbateur dans la famille, le grand-père, eh bien le film va petit à petit partir dans un délire pour atteindre une véritable folie communicative. Au risque de radoter, The Crazy Family va tout de même assez loin dans son délire. Le père voulant effectuer un suicide collectif, le grand-père qui menace de torturer et violer sa petite-fille et globalement toute la baston générale, assez jouissive, où la famille est prête à s'entre-tuer.
Portrait satirique de la famille (égoïsme, place de la femme, rapport intrafamilial) et de la société japonaise des années 80 (réussite sociale et scolaire, place du travail, matérialisme), Sogo Ishii va tout dynamiter, tout déconstruire pour mieux rebâtir, mais sans fondations.
La réalisation de The Crazy Family est encore une fois super énergique, moderne, comme par exemple la séquence où le père rentre chez lui en courant. Absolument géniale et nous renvoyant à son court-métrage Shuffle. Au niveau de certains cadrages, de la mise en scène, de la représentation de la famille et des situations complètement décalées, nous sommes clairement dans un style manga live. Le film réussi même à introduire une ambiance horrifique. Bref, la créativité est présente et pas qu'un peu.
Donc oui, j'ai dit que j'étais peut-être légèrement moins enthousiaste car The Crazy Family s’essouffle un peu par moment, mais franchement rien de bien méchant. Et quand on voit le niveau de folie qu'il peut atteindre, dur de tenir la cadence. Bref, encore un très bon Sogo Ishii avec des passages assez jouissifs et dans un genre différent.
- Georgie -
Les films de Sogo Ishii disponibles sur le blog :
- Panique au lycée (1978)
- Crazy Thunder Road (1980)
- Shuffle (1981)
- Burst City (1982)
- 1/2 Mensch (1986)
- Gojoe, le pont vers l'Enfer (2000)
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