Réalisation : Sogo Ishii
Année : 1980
Pays : Japon
Casting : Tatsuo Yamada, Masamitsu Ohike, Kôji Nanjô...
Durée : 1h37
Note : 5/6 (Georgie)
Eh
bien c'est avec cet excellent Crazy Thunder Road / Kuruizaki
sanda rodo (1980), que j'ai complétement compris en quoi le cinéma
de Sogo Ishii pouvait également être taxé de punk et brutal, et également
pourquoi il est considéré comme figure emblématique pour des
réalisateurs tels que Shinya Tsukamoto, Takashi Miike et Sono Sion.
Autant j'ai complètement accroché à son approche atmosphérique,
contemplative, dans Le Labyrinthe des rêves (long-métrage qui m'a fait découvrir Sogo Ishii),
autant j'ai été
totalement séduit par son approche sauvage, mouvementée de Crazy
Thunder Road. Deux films
permettant de découvrir deux facettes diamétralement opposées et
je les kiffe pareillement... Enfin Le Labyrinthe des rêves
est beaucoup plus maîtrisé (normal !) et il m'a procuré plus de
sensations et d'émotions, mais n'oublions pas que Crazy
Thunder Road est un projet de
fin d'étude lorsque Sogo Ishii était étudiant. Ces deux films ont tout de même des
points communs dans leurs recherches de cadres et dans leurs effets
de styles (comme la majorité de sa filmo).
Crazy Thunder Road serait
un peu une
sorte de mix entre Mad Max, Les Guerriers de la nuit,
Orange Mécanique avec une
touche post-apo rital des 80's et une énergie de mouvements à la
Sam Raimi période Evil Dead.
Tout ça version punk cocaïnée sous fond de critique
politique nationaliste/extrême droite. Donc oui c'est juste pour
situer un peu le truc, donner mon ressenti, les références qui me
sont venues en tête lors de mon visionnage, mais en réalité le rendu
de Crazy Thunder Road est assez unique. Long-métrage
sauvage, énergique (avec de l'ultra-cut), industriel
(y'a les prémices d'un Tetsuo là-dedans),
hystérique, excessif, gueulard. Ça dégueule d'idées visuelles, de
cadres et de plans tordus, plongée, contre-plongée, caméra
tournoyante pour effet kaléidoscopique, gros plans sur visages,
caméra souvent en mouvement, tremblotante... C'est fumigène, fluo,
néon rose, rouge, bleu, vert, jaune, mais aussi gris et terne dans
ses décors urbains pour réminiscence post-apo.
La construction du long-métrage peut
sembler redondante au début, basé sur le schéma
baston/discussion, avec en toile de fond une jeunesse en manque de
repères vouée corps et âme à l’ultra-violence et aux gangs. D'ailleurs les séquences d'échanges verbales peuvent
éventuellement provoquer
un léger coup de mou, mais il y a toujours une proposition originale
de cadre, des looks et des décors rétro-post-apo tapant dans l’œil,
bref toujours quelque chose à choper. De plus l’énergie déployée
lors de scènes de confrontations est tellement hystérique que cela
permet de faire ''contrebalance''.... Donc oui, la construction du film
peut sembler redondante au début, sans réel histoire, mais le récit
prend une tournure intéressante, un aspect disons politique sous
forme de critique nationaliste/extrême droite japonnais, avec le
recrutement de certains membres de gangs et dont l'un d'eux se
positionnera contre, pas par choix moral/politique, mais parce
qu'étant chien fou qu'on ne peut mettre en cage.
Crazy Thunder Road n'est
pas forcement parfait, mais ce film est
tellement endiablé, transpirant une liberté folle, que j'ai adoré.
Furieux ou atmosphérique le cinéma de Sogo Ishii me parle et me
transmet des émotions.
- Georgie -
Les films de Sogo Ishii disponibles sur le blog :
- Panique au lycée (1978)
- Shuffle (1981)
- Burst City (1982)
- The Crazy Family (1984)
- 1/2 Mensch (1986)
- Gojoe, le pont vers l'Enfer (2000)
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