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La 18ème édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dit le FEFFS s'est déroulé du 26 septembre au 5 octobre et a accueilli un invité très spécial pour cette année : Alexandre Aja.
Le réalisateur faisait également parti du jury Compétition internationale de films fantastiques, il s'est vu remettre le prix d’honneur pour sa contribution au cinéma de genre lors de la cérémonie d’ouverture, a également offert une masterclass et enfin les festivaliers ont pu (re) découvrir six films de sa filmographie présenté par ses soins lors des séances rétrospectives. Des excellents Haute Tension et son remake de La Colline à des Yeux, en passant par son remake débile et fun de Piranha 3D, Horns, Crawl, bref, y avait quasi tout. Comme d'hab, au FEFFS y a toujours de quoi manger. Ah et à noter, le gars hyper cool, il a fait et a donc vu les films de la compétition internationale de films fantastiques avec le public, au lieu de faire celles réservées aux projo presses. Un invité d'honneur, faisant parti du jury, aussi proche du public : ça fait toujours plaisir.
Et comme chaque année nous mettons un point d'honneur à remercier ce qui fait la plus grande force du FEFFS : l'organisation du festival et ses bénévoles d'une bienveillance extrême -faisant énormément de festivals de cinéma en France, c'est tellement rare qu'il faille le souligner- .Une ambiance chaque année généreuse et festive que ce soit dans les salles de cinéma ou dans le lieu incontournable du festival : le village où l'on peut se repaitre tout en discutant avec d'autres festivaliers, s'initier en s'amusant au doublage, participer à un blind test ou encore se dandiner chaque jour sur un DJ set.
Mention également au meilleur présentateur de films tout festivals confondus : Bastian Meiresonne, spécialiste du cinéma asiatique (auteur du livre Hallyuwood, le cinéma coréen, retraçant plus d'un siècle du cinéma coréen de ses origines à son explosion international de ces dernières années) qui fait également parti de l'équipe programmation longs et courts métrages. Nous sommes à chaque fois plusieurs à espérer sa présence à chaque début de séance et à raison, outre des séances qu'on n'oubliera jamais comme Mad Heidi lors de la 15ème édition du festival qui fut extraordinaire avec notre présentateur vêtu d'une belle perruque blonde et d'une robe typique traditionnelle suisse, Bastian Meiresonne apporte tellement d'informations pertinentes et passionnantes lors de ses présentations, avec toujours un portrait souvent personnel du réalisateur, le pourquoi et comment le film a vu le jour et toujours son petit retour sur le film, sans spoil et souvent le tout avec beaucoup d'humour.
Et comme répété chaque année, outre l'incomparable atmosphère, nous sommes chaque année plus qu'agréablement surpris par la qualité de la sélection ; peu importe sa catégorie : Ouverture, Fermeture, Compétition internationale de films fantastiques, Compétition Crossovers, Compétition animation, Midnight movies, ses rétrospectives, ses séances spéciales ou encore la sélection courts-métrages. En somme, le FEFFS est et reste, par son organisation autant que par sa sélection l'un des meilleurs festival fantastique (voire de cinéma tout court) de France.
Compétition internationale de films fantastiques :
Dans une campagne française hors du temps, une jeune femme découvre un pouvoir enfoui en elle, déclenchant un affrontement viscéral entre la violence patriarcale et une force féminine en éveil.
Un film rural, poisseux et envoûtant où Julia Kowalski réinvente la figure de la sorcière avec une tension constante et une lente montée du malaise. La mise en scène hypnotique, la direction d’acteurs millimétrée et l’ambiance poisseuse transforment cette chronique paysanne en cauchemar organique. Une œuvre dérangeante et singulière, qui confirme l’émergence d’une véritable autrice du cinéma de genre français.
Une mère et sa fille, confrontées à la mort imminente du père, se retrouvent entraînées dans un rituel mystérieux qui met à l’épreuve leurs liens et leur humanité.
Premier long de Julia Max qui a obtenu le Prix Spécial du Jury - et qui nous a un peu divisé - The Surrender mêle drame intime et fantastique avec une sensibilité rare. Le film séduit par son ton humain, son approche sensorielle et sa mise en scène subtile où chaque geste, silence ou lumière compte. Modeste, loin d'être incroyable, mais profondément sincère, il transforme le deuil en expérience charnelle, entre douleur, maladresse et cruauté.
Angleterre, 19e siècle : une jeune Maori part enseigner dans le Yorkshire, mais ses visions sanglantes réveillent les fantômes d’un passé colonial enfoui.
Mārama est un conte gothique de vengeance traversé par la mémoire et la colère. Simple mais sincère, le film déploie une force émotionnelle rare, entre dénonciation de l’arrogance coloniale et portrait d’une femme qui reprend le pouvoir sans passer par la destruction. Un film loin d'être exceptionnel, mais l’actrice principale est excellente, et la sincérité du réalisateur achève de rendre le tout profondément touchant.
Dans un immeuble coréen où les bruits du quotidien deviennent des signaux inquiétants, une jeune femme malentendante enquête sur la disparition de sa sœur et découvre une présence malveillante.
Noise est un premier film un peu bateau mais quand même sympa, de Kim Soo-jin qui mélange hantise et critique sociale. La structure reste trop convenue pour surprendre vraiment. C'est dommage. Mais ce n'est pas pour autant totalement inintéressant. Juste moyen.
Deux musiciens s’isolent dans le pays de Galles pour enregistrer des sons anciens, mais leurs expérimentations réveillent une présence mystérieuse entre mémoire et folklore local.
Rabbit Trap mise sur le son comme véritable protagoniste, mêlant ambiance hypnotique et esthétique soignée pour créer un voyage sensoriel unique. Si l’univers visuel et sonore est captivant et le casting solide, le film reste parfois trop suggéré, laissant l’émotion circuler par intermittence plutôt que pleinement. Un peu dommage, oui, mais ça reste à voir.
Natasha, agente immobilière londonienne endettée, se voit proposer un marché impossible pour effacer sa dette et se retrouve plongée dans un monde de crime, de cocaïne et de violence urbaine.
Odyssey est un thriller social à la fois poisseux et hallucinant, porté par Polly Maberly dans un rôle glacé et fascinant. Gerard Johnson mélange habilement drame urbain et basculement burlesque, créant un film intense et surprenant malgré quelques ruptures de ton un peu brutales.
Retour complet : ici
Lee Kang-soo, informateur infiltré, navigue dans le monde dangereux des dealers et de la corruption en Corée du Sud, où loyauté et trahison se confondent.
Yadang: The Snitch est un thriller réaliste et nerveux, nourri par une enquête approfondie du réalisateur sur le milieu criminel coréen. Kang Ha-neul porte le rôle avec audace, et le film maintient une tension constante malgré quelques passages explicatifs un peu lourds.
Retour complet : ici
Des gangsters armés envahissent un village pour récupérer un trésor caché, tandis que trois policiers tentent de défendre la population avec les moyens du bord.
Trapped mêle western et invasion de village façon Johnnie To, avec trahisons et tension constante. Malgré une longueur qui fait parfois traîner le récit, le film captive grâce à son rythme et sa bande-son classique réussie. Sympa.
Deux Américains se réveillent au Sénégal avec une bombe attachée à eux et doivent accomplir cinq missions dictées par une voix mystérieuse pour survivre.
Zéro est une série B d’action pleine d’énergie, où le duo improbable fonctionne à merveille et le film balance humour, tension avec et message sur le colonialisme assez bien vu. Le rythme et la volonté du projet en font une très bonne surprise. Et encore merci à Bastian Meiresonne pour la génialissime présentation qu'il a fait.
Une organisation de tueurs à gages recrute un jeune talent qui se retrouve face à la légendaire tueuse âgée de la maison, dans un duel de compétences mortelles.
The Old Woman with the Knife propose un revenge movie coréen au visuel soigné et à l’action rythmée, mais le scénario s’étire trop, les flashbacks se multiplient et les rebondissements restent trop convenus pour vraiment surprendre. Malgré le charisme de Lee Hye-young, le film peine à maintenir l’attention sur sa longueur. Dommage.
Midnight Movies :
Deux colocataires croisent l’ex d’un d’eux, un personnage mystérieux dont la présence bouleverse leur quotidien.
Touch Me se voulait ultra sexy et gore, mais le film déçoit : les scènes sexuelles sont faibles et le gore trop parcimonieux, donnant l’impression d’un hommage raté à Gregg Araki.
Lors d’une sortie en forêt, une jeune femme se réveille prisonnière d’une étrange créature masquée déterminée à recréer une famille à sa façon.
Film en 16 mm au grain crasseux, Dolly joue la carte du slasher rétro mais m’a profondément agacée : répliques gênantes, personnages mal écrits et une héroïne dont les décisions insupportables m’ont fait souhaiter sa disparition dès les premières minutes. Rigolo de revoir Seann William Scott (qui ne vieillit décidément pas), mais l’ensemble tourne à vide pour moi.
Rétrospectives :
Dans une société totalitaire où chaque pensée est surveillée, un fonctionnaire tente de préserver sa liberté et son humanité face à l’oppression omniprésente.
Radford propose une adaptation fidèle et glaçante du roman d’Orwell, où la banalité oppressante de ce monde devient tangible grâce à une mise en scène sobre et une photo désaturée signée Roger Deakins. Le casting est impeccable, et le film conserve une résonance forte encore aujourd’hui. Une œuvre solide, grave et nécessaire.
Retour complet : ici.
Autres bilans du FEFFS :
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