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Odyssey [Gerard Johnson]

Avis Odyssey de Gerard Johnson

Réalisation : Gerard Johnson

Année : 2025

Pays :  Royaume-Uni

Casting : Polly Maberly, Mikael Persbrandt, Kellie Shirley, Guy Burnet,...

Durée : 1h50

Note : 4/6 (Dahlia)
                 

Natasha agente immobilière londonienne vit au dessus de ses moyens et croule sous les emprunts. Un soir, on lui propose l'impensable pour effacer une dette de 35000£.

Avis Odyssey de Gerard Johnson

Après avoir fait la tournée de quelques festivals, Odyssey arrive chez nous, d'abord à l'Étrange Festival puis au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS) dans la catégorie Compétition Crossovers. Gerard Johnson déjà adoubé par Nicolas Winding Refn pour son deuxième long métrage Hyena (2014) avec le grand Stephen Graham, on peut parier que ce quatrième film aurait aussi de quoi plaire au roi.
En effet, nous retrouvons une petite vibe à la Pusher (justement de NWR), avec son teint grisâtre, l'environnement poisseux des bas-fonds de la ville, cette propension à s'enfoncer de plus en plus dans un marécage d'emmerdes et la multiplication des traces de cocaïne tapées qui laisse un goût plus que familier à notre trilogie danoise.

Le film adopte un point de vue unique : celui de Natasha Flynn, une femme forte, une "working girl" dirigeant sa propre agence immobilière donnant l'impression de maîtriser sa vie, ses finances,... On découvrira dès la scène d'introduction qu'il en est tout autre.
Un personnage antipathique comme héroïne, une patronne qui peut être des plus exécrable doublée d'une agente véreuse, elle n'a plus un rond mais elle n'est jamais à court de cocaïne... Le tout forme une sorte de ghoule du capitalisme.

Odyssey possède également des personnages frisant parfois un peu le grotesque, un peu comme la scène finale : malgré sa violence, celle-ci est apaisée par son côté ubuesque. 
Ce basculement de ton, aussi soudain qu’improbable, tranche le film en deux moitiés distinctes : une première partie dramatiquement lourde, poisseuse et une seconde avec l'arrivée du personnage appelé le Viking, presque burlesque, où la violence devient carnavalesque.

Le film repose majoritairement sur l’interprétation centrale de Polly Maberly, qu'on retrouvait (entre autres) déjà dans le précédent film de Gerard Johnson, Muscle sortie en 2019. Parfaite en working girl cokée, elle incarne à merveille cette figure glaçante du capitalisme détraqué.

Avis Odyssey de Gerard Johnson

Si l’ensemble fonctionne bien, la deuxième partie est moins convaincante à mes yeux : la rupture de ton m’a semblé trop brutale, presque too much, cassant le rythme et la tension installée jusque-là.
Néanmoins Odyssey demeure un thriller social halluciné, brillamment interprété, et qui ose le grand écart tonal. Pas parfait, mais franchement intéressant.

-Dahlia-

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