Année : 2016
Pays : États-Unis
Casting : Jenna Kanell, Samantha Scaffidi, David Howard Thornton
Durée : 1h25
Note : 4/6 (MacReady)
Après All Hallow's Eve - et avoir produit de loin sa suite assez nulle et avoir écrit et tourné en 2015 Frankenstein vs The Mummy - Damien Leone, pas bête, pleinement conscient du charisme et du potentiel du boogeyman qu'il a crée et utilisé dans deux de ses courts métrages et dans le long les regroupant, décide de le réutiliser en lui donnant la vedette dans un film lui étant totalement consacré et dont le titre reprend directement celui de l'un de ses courts : Terrifier. Et grand bien lui en a pris, Terrifier réussit sans peine à transcender son ultra faible budget grâce une fois encore à la présence terriblement cinégénique de son antagoniste démoniaque : Art The Clown.
L'histoire : Pendant la nuit d'Halloween, plusieurs jeunes femmes tentent d'échapper à un meurtrier déguisé en clown. Ce dernier prend un plaisir sadique à mutiler atrocement ses victimes.
Concept de base simplissime de slasher que Leone va utiliser - non pas pour le dépasser, l'approfondir ou apporter quoique ce soit au genre (fans de grandes ambitions diverses et variées, soyez prévenus) - mais bien pour proposer de la violence gore et frontale et magnifier son clown tueur le mieux possible. Et si ambition il y a, elle est là et uniquement là. Parce que des tueurs masqués de slasher il y en a des galaxies. Des clowns tueurs pas mal également, mais faut reconnaitre que Damien Leone et David Howard Thornton (l'interprète du clown qui remplace Mike Giannelli, qui lui l'incarnait dans All Hallow's Eve) font vraiment un super bon boulot pour le rendre marquant. Par son comportement, ses mimiques, son langage corporel, par la mise en scène avec ses quelques contre-champs de l'angoisse le révélant à ses victimes, par son look particulier et franchement dégueulasse et, évidement, par ses exactions, Art The Clown s'impose sans problème et se hisse par la seule force de son aura cauchemardesque - et par moment amusante par son coté moqueur et décalé - sur le podium des meilleurs. Franchement, vu le budget et le genre de prod, c'est déjà énorme.
D'ailleurs le budget, parlons-en. Une fois encore, tourné pour une bouchée de pain - 35.000 $, autant dire rien du tout - Damien Leone se retrouve une nouvelle fois aux postes principaux. De l'écriture du scénario, en passant évidement par la réal, le montage, les effets de maquillage, bref, le mec est sur tous les fronts et donne le maximum pour proposer un film solide. La photo fait le taf, la mise en scène comme déjà dit s'articule principalement à iconiser son antagoniste et, comme vous l'avez compris, y arrive parfaitement. Et Terrifier propose évidement du meurtre crade bien comme il faut - rien de non plus trop extrême si on est habitué à ce genre de films, mais néanmoins efficace et sympathique. Bien sûr, il y aura toujours des problèmes inhérents à cette catégorie de productions fauchées, notamment un ou deux acteurs assez limités voir mauvais et des dialogues un peu concons. Mais bon, comme on est pas devant une adaptation d'Hamlet, on passe aisément.
Terrifier est donc une vraie réussite. Porté par la présence de son clown tueur, par le coté totalement réussit de cette entreprise de débrouille avec pas grand chose, par son rythme, par ses meurtres, son ambiance, le film se révèle plaisant, efficace et marquant. Autant dire que l'on attend avec impatience la sortie - en salle s'il vous plait, et en France ! - de l'inévitable Terrifier 2 déjà auréolé d'une sulfureuse réputation (sans doute exagérée/markétée, avec ses tweets de gens s'étant évanouis et/ou ayant dégueulés) qui débarquera le 28 décembre chez nous, histoire de nous apporter légèreté, bons sentiments et digestion en cette future période de fête.
-MacReady-
Film cité dans l'article présent sur le blog :
Coffret de la "trilogie" pour le moment en précommande chez ESC Distribution
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