Année : 2024
Pays : États-Unis
Casting : Elvis Nolasco, Jerrika Hinton, Kristolyn Lloyd
Durée : 1h28
Note : 3/6 (MacReady)
3/6 (Dahlia)
Premier long métrage pour Brandon Espy - et présenté également cette année au Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) - qui signe avec Mr. Crocket un petit film assez fauché, assez perfectible, mais malgré tout assez sympathique. Très ancré dans une approche horrifique 90s, rappelant les moultes productions de séries B d'un Charles Band, par exemple, ou en tout cas assimilées, Brandon Espy va utiliser cet aspect à la base nostalgique pour driver un récit s'inspirant de l'ambiance de certaines creepypasta - ces légendes urbaines effrayantes diffusées sur internet pouvant se décliner en plusieurs formats (textes, vidéos, images, forums, réseaux sociaux ; ces différentes spécificités de formats exploitant le caractère multimédia d'internet en se nourrissant l'un l'autre, se développant ainsi de manière exponentielle, virale) - dont l'une des figures les plus emblématiques est le Slenderman. Brandon Espy, disais-je, va surfer sur ces deux bases pour tordre les symboles de l’enfance et les faire basculer dans l’horreur.
L’histoire : Une mère se lance dans une quête périlleuse pour sauver son fils d'un animateur d'émission pour enfants démoniaque qui kidnappe des enfants.
Une base simple, développée simplement sur une petite 1h28, très Boogeyman 90s et pouvant s'inspirer plus ou moins, comme déjà dit, de certaines creepypasta, notamment de la célèbre légende urbaine 2.0 Candle Cove (si vous ne connaissez pas et si vous êtes curieux, vous pouvez la lire et regarder la mini-vidéo illustrative à la fin ici - c'est très court) déjà adaptée à l'image dans la première saison de la série Channel Zero. Brandon Espy va donc se servir de cette tendance à pervertir et jouer sur le caractère intrinsèquement inquiétant de figures pourtant enfantines assez efficacement : personnages exagérément souriants, marionnettes bizarres, tout y passe, et c'est plutôt cool.
L'histoire se développe tranquillement. Bon, il n'y a pas de surprise ; il y a une petite révélation à un moment que l'on devine directement, mais ce n'est pas non plus très grave vu que l'on ne peut pas dire que le film repose vraiment là-dessus. L'univers et le personnage titre sont quand même intéressants. Visuellement, ce n'est pas fou et on sent quand même pas mal le manque de budget, mais paradoxalement, ça ne dessert pas vraiment le film et participe pleinement à cette impression de série B 90s qui manque un peu. C'est léger, vite fait, vite vu, mais ça reste sympa. Et le travail sur l'ambiance est correct. L’éclairage, les teintes saturées, les couleurs, tout cela crée une atmosphère pas désagréable. Et c'est un tout petit peu gore. Viteuf, hein, mais voilà, c'est sympa.
Niveau casting, dans le rôle de ce Mr. Crocket, l'ami des enfants, Elvis Nolasco (notamment vu dans la série Godfather of Harlem avec Forest Whitaker) fait du très bon taf. Il campe un boogeyman paradoxal dans le sens où sa bienveillance enfantine vire assez rapidement au malsain. Ce n'est pas fou, mais efficace. Assez solide. Jerrika Hinton, dans le rôle de la mère veuve et dépassée, est également sympa, elle fait le job. Bref, à ce niveau, côté cast, rien d'exceptionnel mais rien de problématique non plus, ça le fait.
Bref, pour conclure, Mr. Crocket ne révolutionne pas le genre, mais il a le mérite d’apporter une ambiance particulière et un univers accrocheur. Oui, le scénario aurait pu aller plus loin et certaines longueurs alourdissent un peu le rythme, mais si on aime et que l'on a de la nostalgie pour les petites productions ambiance 90s de l'époque qui tentent des choses malgré le manque de blé, ça vaut quand même un peu le détour. Je suis plus que partant pour une suite.
-MacReady-
Film disponible sur la plateforme Disney+ : ICI
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