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Année : 2024
Pays : États-Unis
Casting : Alisha Weir, Melissa Barrera, Dan Stevens
Durée : 1h49
Note : 4/6 (MacReady)
2/6 (Dahlia)
Alors Abigail, du duo Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, déjà responsables du très fun Ready or Not (Wedding Nightmare) en 2019 et des deux derniers Scream en date - Scream en 2022 et Scream VI en 2023 (deux films que j'ai trouvés assez cool, et je ne suis vraiment pas un fan de la saga) - nous propose cette fois un retour à l'horreur, au gore fun et un poil débile, à travers un concept assez marrant. Consciemment ou inconsciemment inspiré de la nouvelle de 1907 The Ransom of Red Chief de O. Henry, où un enfant imbuvable rendait dingues ses kidnappeurs en renversant totalement les rôles, les réals vont utiliser cette base en poussant juste un tout-tout-tout petit peu plus loin le concept et le retournement du rapport de force. Oui, c'est un euphémisme.
L'histoire : Après avoir enlevé la fille d'un magnat de la pègre pour demander une rançon, des criminels amateurs s'isolent avec elle dans un manoir. Ils vont vite réaliser que la fillette n'est pas ce qu'elle semble être.
Avec Abigail, Bettinelli-Olpin et Gillett (la perfection au masculin) (ça c'est fait) reviennent donc à un mélange qui a fait leur succès avec Ready or Not : une horreur hybride, légère, fun et gore. Et c'est assez réussi. Alors, évidemment, les persos sont hyper volontairement clichés, caricaturaux, et l'humour n'est pas là pour vous faire rouler sous la table. On est d'accord. Mais ça reste néanmoins assez réussi dans sa volonté de légèreté et assez cohérent avec le principe du film : voir une gamine des enfers s'éclater à défoncer salement des adultes beaucoup plus cons qu'elle. La figure de l'enfant vulnérable et innocente, ici littéralement renversée, est assez sympa. Incarnée par une Alisha Weir vraiment super, la jeune actrice apporte une énergie assez unique au film, très singulière, aussi à l'aise dans l'innocence que dans la sauvagerie.
Le film prend peut-être un peu trop son temps dans la mise en place, mais il est néanmoins assez rythmé une fois que les choses commencent à partir en couille. Les deux réals font du bon taf, c'est ultra dynamique. Le cadre est chouette, un vieux manoir gothique, jouant sur les références, mais toujours avec un petit côté keupon gentillet, un petit esprit - littéralement pour le coup - sale gosse vraiment sympa. Le directeur photo Aaron Morton, connu pour sa photographie soignée sur Orphan Black et plus récemment celle de La Malédiction : L'Origine, apporte une bonne texture. Il transforme le manoir en un personnage à part entière avec ses jeux d’ombres et de lumières qui renforcent le climat gothique, tout en sublimant les moments de violence et de gore cartoonesque, délivrant de petites fragrances de l’humour noir des réalisateurs.
Parce qu'avec Alisha Weir, le vrai bon point du film c'est effectivement cet esprit pas prise de tête, sale gosse un peu con, n'hésitant pas à s'amuser à éclabousser ses acteurs dans des gerbes de sang. Alors oui, pour prendre un exemple récent, on n'est pas non plus devant (l'excellente !) trilogie Terrifier de Damien Leone, faut pas déconner, on en est même très très loin. Mais faut noter quand même que ça gicle un peu, et plutôt efficacement, le tout même pas en numérique s'il vous plaît, mais bien à l'ancienne. Et c'est très bien géré, autant dans les maquillages que dans les effets, avec une approche même assez poisseuse - une scène m'a directement rappelé la petite baignade finale de Jennifer Connelly dans l’excellent Phenomena de Dario Argento. Ça fait toujours plaisir.
Alors oui, ça vole pas toujours très haut. Comme dit, l'humour con, parfois même un peu beauf des persos de braqueurs teubés, tout ça, peut alourdir la dite légèreté déjà évoquée. C'est vrai. Mais on ne va pas bouder son plaisir et essayer de rester cohérent non seulement avec ce que propose le projet mais surtout avec soi-même : on passe, malgré les défauts, un bon moment devant le film. Il réussit ce qu'il veut entreprendre : divertir, faire sourire. Et il le fait plutôt bien.
En résumé, Abigail trouve un chouette équilibre entre violence et dérision, offrant un film à la réalisation soignée. Cette chasse inversée, où l’enfant devient le monstre, est fun. La photo est cool. Alisha Weir est super. Il y a aussi Melissa Barrera (déjà dans les Scream des réals) et Dan Stevens (vu récemment dans Cuckoo) qui s'en sortent pas trop mal. Et puis oui : y a du gore, et c'est toujours cool.
-MacReady-
Films cités dans l'article présent sur le blog :
- Cuckoo
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