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Massacre à la Tronçonneuse [David Blue Garcia]

 

Massacre à la Tronçonneuse 2022 Affiche

Réalisation : David Blue Garcia

Année : 2022

Pays : États-Unis

Casting : Sarah Larkin, Elsie Fisher, Olwen Fouéré

Durée : 1h23

Note : 3/6 (MacReady)

 

Surfant sur la vague des Halloween de David Gordon Green et de Terminator Dark Fate de Tim Miller - à savoir éliminer la continuité encombrante, faire suite aux originaux et utiliser des mémés musclées - ce nouveau Texas Chainsaw Massacre remplit mollement le cahier des charges. Deuxième long métrage de David Blue Garcia  - appelé en renfort après que les frères  Ryan et Andy Tohill initialement à la réal se soient fait virer en plein tournage, devant à l'origine sortir au ciné courant 2021, mais finalement récupéré par Netflix, ce nouveau film de la franchise - bien que possédant quelques qualités - échoue à mon sens à exploiter pleinement non seulement la formule précitée, mais également à capitaliser sur l'aura que véhicule intrinsèquement Leatherface et les possibilités offertes par l'histoire qu'elle nous présente. C'est quand même con.

 

Leatherface en contre-jour silhouette menaçante


Justement, l'histoire : de jeunes influenceurs débarquent dans la ville (quasi) fantôme d'Harlow au Tezas dans le but de promouvoir et organiser une immense vente aux enchères visant revendre l'intégralité de la ville pour la rénover, la moderniser et ainsi lancer une espèce de petite communauté bobo. Pas de bol, ils vont rendre tout vénère Leatherface qui y vivait paisiblement depuis plus de 40 ans.

Alors comme je le disais c'est quand même con. Il y avait matière à rigoler avec un tel pitch, y aller à fond dans une espèce d'irrévérence un peu punk et de mauvais de gout, dans cette confrontation littérale des deux Amériques - d'un coté les jeunes citadins blindés progressistes et de l'autre l'Amérique profonde dirons-nous. Alors c'est le cas, et parfois le film réussit à sortir des trucs rigolos (la scène du bus évidement) , mais l'ensemble reste quand même assez pauvre et assez sage, un poil creux et téléphoné (le trauma osef de la petite sœur et le dépassement/retournement plus qu'évident final). 

 

Bus les gens filment Leatherface avec leurs smartphones

Pareil, comme déjà dit, contrairement aux deux films supers (si, si) de David Gordon Green il y a un coté hyper paresseux et assez pauvre dans la présentation de ce Leatherface. C'est pas le pire qu'on ait eu, mais faut avouer qu'à part superficiellement, il peine à dégager quoique ce soit, à s'imposer, à exister, à se développer à travers les intrigues, les péripéties, les confrontations. À exprimer sa singularité, à s'incarner, autant dans la narration que dans son caractère particulier. Ça pourrait être lui ou un autre psychokiller masqué random, ça serait presque un peu pareil. C'est quand même dommage. Quant au retour du personnage de Sally Hardesty, seule survivante du premier film - ici interprétée par Olwen Fouéré, Marilyn Burns l’actrice du film de Tobe Hooper étant décédée en 2014 - il est ici totalement anecdotique, le personnage n'ayant de toute façon pas l'aura d'une Laurie Strode ou d'une Sarah Connor, et le script n'en fait absolument rien. J'attendais quand même mieux de Fede Álvarez (réal du très cool remake d'Evil Dead et du super Don't Breathe) ici crédité comme producteur et auteur de l'histoire.

 

Leatherface face caméra avec sa tronçonneuse


Reste que le film a des qualités. Plastiquement notamment : c'est plutôt joli, la photo est assez correct, certaines scènes sont pas mauvaises (la scène, de nuit, dans les champs de tournesols, la scène du bus donc, un dernier plan facile mais sympa). Le film se développe sur 1h23, donc ça va, c'est rythmé, on a pas le temps de se faire trop chier. Le cast s'en tire très bien aussi, surtout les deux sœurs, les personnages principaux interprétés respectivement par Sarah Larkin et Elsie Fisher. Elles sont crédibles et attachantes, autant dans leur fragilité que leurs forces. Le film dégage également une saveur bourrine et frontale plutôt bienvenue - et évidente vu l'antagoniste et la franchise dans laquelle elle se place - assez plaisante. Et même si à mon sens le métrage de David Blue Garcia ne va pas totalement au bout de ses idées, de son concept, ou alors ne les exploite que platement, sagement, ça fait plus ou moins quand même le job. Un job sanglant d'ailleurs, assez gore. Pas non plus une boucherie totale et constante, mais la violence est présente et épice plutôt bien le tout. C'est cool.

 

Cadavre gore pourrissant défiguré


C'est cool, mais c'est lège. Le rendez-vous est quand même manqué à mon sens et se montre bien inférieur à la concurrence (surtout les Halloween et Halloween Kills) mais également face à la propre franchise qu'elle essaie d'exploiter. Le super - et trop injustement conspué - Texas Chainsaw 3D de John Luessenhop sorti en 2013 arrivait à proposer des idées beaucoup plus intéressantes, voir ingénieuses, en tout cas beaucoup plus fun et moins factices que ce nouvel opus. Franchement c'est dommage. Et même si comme je le disais le film n'est pas non plus totalement nul, qu'il y a même des trucs assez cools et qu'il se mate tranquillement, faut quand même avouer qu'au final l'ensemble est assez moyen.


-MacReady-

 

Disponible sur la plateforme NETFLIX

 

Films cités dans l'article et disponible sur le blog :

- Halloween

- Halloween Kills

 

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