Réalisation : Benny & Joshua Safdie
Année : 2014
Pays : États-Unis
Casting : Arielle Holmes, Caleb Landry Jones, Buddy Duress...
Durée : 1h37
Note : 4,5/6 (Georgie)
"Harley est une jeune SDF new-yorkaise
accro à l’héroïne. Elle partage cette addiction avec Ilya, qui
exerce une attraction malsaine. Pour lui prouver son amour, Harley
est prête à tout, même à s'ouvrir les veines. Après une
tentative de suicide ratée, la jeune femme reprend son quotidien
dans la jungle new-yorkaise, et tente de survivre sans son grand
amour destructeur..."
Les frères Safdie, réalisateurs émergeant de la scène indépendante new-yorkaise ayant débutés dans la mouvance mumblecore, découvert grâce à leur excellent long-métrage Good Time en 2017. Film m'ayant clairement donné envie de m'attarder sur leur filmo. Mon aventure avec ces derniers se prolongea donc avec ce Mad Love in New York (2014) et par la suite avec The Pleasure of Being Robbed (2008). Il me reste toujours à découvrir Lenny & the Kids (2009) et quelques courts-métrages. Depuis, les Safdie ont sorti Uncut Gems, que je considère comme étant le meilleur film de 2020 que j'ai pu voir, suivi d'un poil de cul par Waves de Trey Edward Shults. Mais bref, je digresse : « Graisse ».
Encore une fois avec
Mad Love in New York / Heaven Knows What, les deux frangins m'ont touché avec
leur cinéma, leur univers. A travers leurs films, je ressens un
véritable amour de leur part pour les outsiders, les losers, les
inadaptés, les paumés de la vie, les personnes en errance...
Suite à un casting sauvage dans le
métro new-yorkais (pour un autre projet), les frangins Safdie repèrent
Arielle Holmes. De cette rencontre va naître Mad Love in New York,
inspiré par la vie de cette dernière. Celle-ci va donc s’interpréter dans le personnage d'Harley. Lors de mon
visionnage je n'avais pas cette information (appris en
regardant le très intéressant making-of), et son naturel, sa crédibilité à
jouer ce genre de rôle, ce genre d'état, m'a complètement
hypnotisé. On la sent vraie.
Le cast est un mix constitué de
non-professionnels (on retrouve Buddy Duress qui avait également un
rôle important dans Good Time) et de professionnels (Caleb Landry
Jones, acteur au physique plutôt atypique que l'on a pu voir dans le très bon Antiviral ou l'excellent The Florida Project). Le fait d'avoir recours à des
non-professionnels, le côté caméra à l'épaule, la sensation
que certaines scènes soient shootées à l’arrache dans les
rue de N.Y, renforcent la crédibilité de ce groupe, de cette errance,
du quotidien de ces fantômes ayant leur
rôle à jouer dans la société. Benny et Josh Safdie n'incluent
aucun romantisme dans les images qu'ils nous montrent et ne cherchent
pas spécialement à créer de l’empathie pour les personnages.
Mais parfois, lors d'un bref instant, ils y injectent une légère dose de poésie salvatrice (la magnifique scène
du téléphone/feu d'artifice) et ces très rares et très courts
moments donnent une furieuse envie de respirer.
Musique synthétique amenant une
sensation d'urgence, d'angoisse, de tension, de dérèglement, de
rush et en même temps d'apaisement... Générique d'ouverture
déboulant au bout de 15mn de film et donnant l'impression de ne
faire qu'un avec le récit.... Voilà, entre autres, ce qui m'avait plu dans Good Time et que j'ai
également retrouvé avec plaisir dans ce long-métrage.
De Mad Love in New York, il faut
retenir sa sincérité, son urgence et ses temps morts, son actrice (Arielle Holmes), ces trognes
cassées que l'on croise le temps d'un plan, cet amour des frères
Safdie pour les outsiders, les paumés, et alors les éventuels
défauts présents ne pèseront rien à face à tout
cela.
- Georgie -
Disponible chez Carlotta Films
J'ai pas trop aimé Uncut Gems mais j'ai kiffé Good Times, un certain Nukeman m'avait parlé de celui-ci également! (faut que je me choppe ça vite)
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