- Obtenir le lien
- X
- Autres applications
Showrunners : Alfred Gough, Miles Millar
Année : 2022
Pays : États-Unis
Casting : Jenna Ortega, Gwendoline Christie, Riki Lindhome...
Durée : 8x47 min
Note : 4/6 (MacReady)
Développée pour Netflix par Miles Millar et Alfred Gough - responsables du pire (créateurs et showruners de Smallville) comme du meilleur (Gough est crédité comme coauteur du Spiderman 2 de Sam Raimi) - et dont les quatre premiers épisodes ont été réalisé par Tim Burton qui devait déjà réaliser le premier film de 91, avant d’être obligé de céder la place à Barry Sonnefeld car trop occupé par Batman Returns, Wednesday, nouvelle incarnation de l'un des personnages créés par le dessinateur Charles Addams en 1938, propose un développement à la sauce young adult moderne. Est-ce que ça fonctionne ? On va voir ça.
L'histoire : Mercredi Addams est désormais étudiante au sein de la très particulière Académie Nevermore,
dirigée d'une main de fer par Larissa Weems, ennemie jurée de sa mère
Morticia Addams. La jeune fille s'y découvre des capacités psychiques
étonnantes et essaie dans le même temps de s'adapter aux autres élèves.
Après une série de meurtres qui terrorisent la ville, Mercredi décide de
mener l'enquête.
L'idée d'isoler Wednesday de sa famille et de la placer dans une école de sorciers... pardon "d'anormaux", fait extrêmement peur. Non seulement cette idée est assez fainéante et clichée (on pense à Harry Potter évidement et à la pléthore de sagas de la littérature young adult ayant suivi en reprenant et déclinant les mêmes bases ad nauseam) mais aussi frustrante car elle ne permet pas toujours de sublimer le décalage quasi subversif du personnage. Dés la série de 64, The Addams Family s'amusait avec légèreté et humour noir à dévoyer toutes les valeurs ricaines liées à la sacro-sainte sphère familiale en nous montrant cette famille de freaks et de psychopathes bafouer avec bonheur et plaisir les fondements même de ses piliers. Et comme dit en extrayant Wednesday de sa famille et en l'isolant non pas parmi des gens "normaux" mais bien parmi ses "pairs", forcément il manque quelque chose et l’esprit mordant initial en est forcément altéré. Déception.
Cela étant dit le traitement du personnage est malgré tout parfait - intéressant en tout cas - et malgré ce regret et cette peur évidente, tout cela se dissipe au fur et à mesure tant le personnage réussit à se montrer quand même constamment en décalage et en opposition (frontale) même parmi les siens. Le personnage reste fascinant, savoureux, implacable, obsessionnel, morbide, sadique et sans pitié. Impériale. Portée par Jenna Ortega - que l'on a pu voir dans Insidious 2, The Babysitter : Killer Queen, Scream (de 2022), dans X de Ti West et qui reviendra dans le futur Scream 6 prévu en 2023 (autant dire qu'elle est entrain de se faire une petite carrière dans l'horreur) - l'actrice infuse le personnage de son charisme et arrive - et cela même dans son caractère le plus monolithique et inexpressif - à faire passer milles nuances nous montrant parfois une complexité d'émotions dans un personnage qui est de base complètement fermé, une pure psychopathe, et en devient pourtant presque touchante par moment. Néanmoins, Mercredi reste Mercredi et Ortega réussit sans peine à nous régaler également par son intelligence, son arrogance et sa froideur. Elle est géniale. La véritable réussite du show.
Quant à l'histoire, encore une fois elle épouse les principes de la littérature Young Adult. Une école, des mystères mystérieux, des rivalités, des amitiés et des amourettes adolescentes, des meurtres, une enquête. Alors si comme dit précédemment on n'échappe pas à quelques appréhensions - voir une réelle déception, comme déjà dit - liées au genre dans lequel cette histoire s'exprime tout cela se dissipe également malgré tout au fur et à mesure des 8 épisodes. L'enquête se montre intéressante, prenante même avec son lot de fausses pistes et de retournements. Et même si parfois certains éléments se grillent assez rapidement l'ensemble se montre pourtant assez plaisant à suivre, divertissant, le tout dans un rythme parfaitement maitrisé. Visuellement ça a plutôt de la gueule, c'est pas mal - même si le rendu de certains effets spéciaux est parfois un peu juste, un peu moyen, mais rien de trop préjudiciable tant cela participe presque au coté "chair de poule" de certaines ambiances. Tim Burton - même s'il ne fait
figure que de simple réal puisqu'il n'est pas du tout l'instigateur ou
le développeur du show - fait du bon taf dans son illustration visuelle
qu'il solidifie à travers la moitié de la série et qui sera repris
ensuite efficacement par Gandja Monteiro (qui a quand même un prénom de ouf) et par James Marshal qui réaliseront quant à eux la deuxième moitié de la saison.
Wednesday - malgré son concept et l'environnement dans lequel celui-ci s'exprime, limité et un poil facile - est donc une sympathique série qui réussit à transcender son postulat ultra déjà-vu par la force de son personnage principal, par son excellente interprète (l'ensemble du cast est très bon d'ailleurs) et par une histoire qui sans non plus se montrer démentielle, loin de là, réussit néanmoins à se maintenir de bout en bout et à être aussi plaisante que prenante. C'est cool. Et si comme moi vous êtes fan de la Famille Addams, autant de la série des années 60 que des films des années 90, on ne peut que s'en réjouir, malgré les déceptions déjà citées, et espérer quand même que Netflix lance une saison 2.
-MacReady-
Film cité dans l'article présent sur le blog :
- X
Disponible sur la plateforme Netflix
Commentaires
Enregistrer un commentaire