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Année : 1990
Pays : Allemagne
Casting : Michael Paré, Lisa Eichhorn, Malcolm McDowell...
Durée : 1h38
Note : 2,5/6 (MacReady)
Dés le milieu des années 80, le jeune Roland Emmerich a de l'ambition à revendre. À travers sa société de production Centropolis Entertainement le jeune réalisateur a la volonté de proposer au sein de son Allemagne natale des films à la hollywoodienne, tournés en anglais, n'hésitant pas à utiliser entre-autres (et déjà) une certaine formule Spielbergienne (Joey évidement en 85, mais aussi Ghost Chase en 1987) avant de s'orienter pour ce Moon 44 - son petit ticket perso pour l'Hollywood dont il rêve
ardemment et où il pourra notamment réaliser et apporter à l'humanité qui n'a pourtant rien
demandé, des films comme Universal Soldier, Stargate,
Independance Day et même un film sur le Roi des Kaiju : Jean Reno - s’orienter pour ce film disais-je vers à peu prés tout ce qui a pu être fait de marquant dans la science-fiction de la décennie précédente comme le gros fanboy qu'il est, en citant le max de trucs possibles.
Mais déjà de quoi ça parle : En 2038, les ressources naturelles de la Terre sont quasiment épuisées. La lutte est âpre pour s'approprier les dernières portions minérales disponibles sur les autres planètes. Des corporations se créent et des guerres éclatent. Les unes après les autres les colonies minières terriennes tombent sous les assauts d'une faction pirates nommées... les pirites (pratique, on ne peut pas dire qu'ils prennent les gens en traitre, ils annoncent la couleur directe) La prochaine sur la liste : Moon 44. En manque de pilotes pour la défendre, la Terre envoie des prisonniers pour gonfler les rangs. Peu à peu les tensions augmentent.
Le film s'oriente donc finalement assez vite vers une espèce d'adaptation science-fictionnelle du film de prison (viol sous la douche inside) en utilisant l'isolement de cette lune aride et balayées par des vents violents perpétuels (comme sur LV-426 d'Alien) où les protagonistes sont retranchés dans une ville/usine (pouvant évoquer Blade Runner), se perdant dans des coursives à n'en plus finir (encore une fois comme dans les deux Alien), où un flic infiltré dans cette station minière enquêtera dans son coin dans le but de démasquer un complot (comme dans le Outlander de Peter Hyams), avant qu'une attaque d'une faction ennemie aux vaisseaux pilotés par des robots (comme dans Battlestar Galactica 79) ne les réduise en purée.
Ouais, ça fait beaucoup. Ça fait beaucoup, mais visuellement, même si les citations sont frontales, c'est pas non plus dégueulasse. Le film bénéficie d'un budget de 7 millions de deutschemarks (15 millions de dollars) ce qui n'est pas non plus incroyable vu les ambitions, mais quand même plutôt pas mal pour l'époque, pour le genre abordé et au vu de son statut Européen. Et faut avouer qu'Emmerich a un certain sens de la débrouille, qu'il est déjà assez à l'aise dans la gestion et l'utilisation des effets spéciaux et que l'équipe technique - de la production design, en passant par les teams des special et visual effects - est entièrement allemande ce qui je suppose n'appelle pas non plus une immense expertise et expérience dans le domaine. C'est pas ILM quoi. Et les mecs s'en sortent plutôt bien, faut le reconnaitre. On est dans de la pure série B assez cheap, personne n'est dupe, personne s'en cache, mais le résultat est loin d'être honteux voir même assez solide.
L'histoire quant à elle, n'est pas folle. On s'ennuie un peu tellement c'est balisé et déjà vu, autant dans son développement que dans ses différentes articulations. C'est pas hyper trépidant, on tombe vite dans une petite routine assez relou (opposition entre les nerds - les navigateurs - et les pilotes badass prisonniers ; entrainement de vol ; enquête pantoufles du flic infiltré ; re opposition entre les nerds et les badass ; re entrainement de vol, etc). Les personnages ne sont pas fondamentalement inintéressants, mais comme dit rien de bien passionnant non plus. Les différentes oppositions, les différents codes et autres passages obligés des films de prison n'alourdissent pas forcément l'ensemble, surtout que perso c'est un genre que j'aime plutôt bien, même lorsqu'il s'exprime dans un cadre hyper limité et à ultra petit budget comme les sympathiques, je trouve, Haute Sécurité avec Stallone ou encore le Coups pour Coups avec Van Dame, tous les deux sortis à la même période, et qui eux non plus ne brillaient pas forcément par leurs traitements originaux. Alors pareil pour ce Moon 44, du coup je me vois mal lui tomber dessus sur cette simple base, ça serait assez malhonnête. Mais bon, ça manque quand même de tension, de violence, ou même d'une douce folie outrée et marrante flirtant avec le Z. Bref quelque chose qui se démarque un peu quoi, qui épice. C'est très très sage, beaucoup trop. Comme dit c'est également très routinier et finalement assez avare en action, hormis évidement lors du final où ça se réveille un peu.
L'ensemble est porté par un cast assez correct dirons-nous. On y retrouve Michael Paré dans le rôle du flic, le sous-estimé, à mon sens, Brian Thomson (vu dans un paquet de séries B et Z et notamment connu pour son rôle d'ultime psycho pourriture illuminé chef des méchants du très cool Cobra de George Cosmatos avec Stallone) et qui fait ici du plutôt bon taf. Mais aussi Malcolm McDowell dont la seule présence au cast est déjà en elle-même un spoil (oui il joue l'enculé), Stephen Geoffreys (surtout connu pour son rôle de jeune foufou dans Vampire vous avez dit Vampire ?) qui joue ici un jeune foufou, et aussi le jeune Dean Delvin qui, avant de devenir le partenaire d'Emmerich autant à l'écriture qu'à la production, joue ici plutôt correctement le navigateur du héros.
-MacReady-
Film cité dans l’article et présent sur le blog :
- Hardware
Commentaires
On sent bien dès le début qu’on va se taper du bon gloubi-boulga quand la voix française de Ripley résonne dans l’appart de Deckard. Sinon je rajoute Top Gun aux références.
RépondreSupprimerPour la voix en vf, je sais pas, mais clairement pour Top Gun ouais.
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