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Réalisation : Joe & Anthony Russo
Année : 2021
Pays : Etats-Unis
Casting : Tom Holland, Ciara Bravo, Jack Reynor...
Durée : 2h22
Note : 2/6 (MacReady)
Nouvelle réalisation pour les frères Russo après avoir assassiné le box-office grâce aux succès délirants de leur passage chez Marvel en enchainant en à peine cinq ans Captain America : Winter Solider, Captain America : Civil War, et le dyptique Avengers, Infinity War et Endgame - et après avoir écrit et produit le pas ouf mais plutôt sympa Tyler Rake - les Russo reviennent ici à un cinéma plus sensible en illustrant la descente aux enfers d'un jeune mec dans l'horreur horrible des traumatismes de la guerre-qui-tue, de la drogue-qui-drogue et de la criminalité-qui-criminalise-pour-pouvoir-payer-sa-dose.
Tentative réussie ? Non pas vraiment.
Le film - d'une durée assez conséquente - déploie dans ses premières parties tout un ensemble d'artifices formels assez insupportables à la longue tellement il nous crie à la gueule : regardez comme je suis à la fois cool et edgy, comme je ne suis pas ringard mais trop moderne et jeune, comme je dynamise mon récit à coups de pelle, et comme en même temps je suis mais trop un adulte tu vois, avec mon sujet sérieux tu vois, alors bon, et puis d'façon t'es pas mon père ! Parce que oui, à vouloir trop en faire, les Russo réussissent à faire l'inverse : à passer pour de gros ados un peu cons.
Tout y passe : film divisé en chapitres, filtre de couleur rouge, changement de formats aléatoires-on-sait-pas-pourquoi, symbolisme de 1ère L, musique classique d’opéra pour mettre l'emphase artificiellement, rupture du quatrième mur avec son perso principal qui regarde la camera et qui nous parle, messages dissimulés-mais-pas-vraiment-parce-que-hein qui sont hyper embarrassants (les enseignes nous exposant le nom des banques que braque le perso principal : Shitty Bank, Capitalist One, ou encore le superbe Bank Fucks America que l'on distingue en miroir sur une porte de la dite banque ; subtilité j'écris ton nom avec mon cul) et parfois même avec des combos, enchainant changement de formats, voix off détachée et texte écrit en rouge sur l'écran en une seule séquence.
Tous ces artifices, ce manque de confiance en leur capacité de narration pure étouffent totalement le récit et rendent le tout d'une superficialité assez dingue. Et c'est dommage parce que quelques qualités émergent parfois. Tom Holland fait plutôt du bon taf dans le rôle principal. On le sent hyper investi et essayer vraiment de faire passer toutes les affres de cette descente aux enfers. Certaines scènes fonctionnent et peuvent se montrer touchantes malgré le coté hyper balisé de cette histoire déjà vue mille fois. La partie en Irak - même si pareil, hyper balisée et déjà vue - n'est pas trop mal non plus. L'histoire d'amour, vecteur de tous les choix malheureux mais aussi d'un fragile espoir, peut parfois se montrer assez mignonne même.
Bref, c'est dommage, mais ça ne fonctionne malgré tout que très rarement. Et au lieu de nous immerger dans son histoire le film nous en éjecte plus que trop souvent. Il s’avère lisse alors que son histoire est âpre. Parfois décalé, détaché, presque léger dans le traitement, alors que les événements sont durs. Poseur dans ses effets déjà évoqués, là où il aurait dû se montrer sec et aride. Et si parfois la sensibilité et les qualités - bien présentes - titillent l'identification et surtout l'attachement, l'empathie, que l'on peut éprouver succinctement pour ces personnages, l'ensemble s'écroule sur lui-même sous le poids de ses artifices, de sa naïveté et de ses maladresses.
-MacReady-
Film disponible sur la plateforme AppleTv
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