Martha [Rainer Werner Fassbinder]

Réalisation : Rainer Werner Fassbinder

Année : 1974

Pays : Allemagne

Casting : Margit Carstensen, Karlheinz Böhm, Barbara Valentin...

Durée : 1h56

Note :   6/6 (Georgie)

 

Martha, téléfilm réalisé en 1974, est un genre de thriller psychologique autour d'une relation vampirique, perverse et destructrice qui s'installe entre Martha, joué par l'excellente Margit Carstensen (une habituée de Fassbi), personnage inexpérimentée toute en blancheur et en os, cadavre intérieur qui n'ose vivre par et pour elle-même, se (dé)construisant en reflet/opposition aux autres, et Helmut, interprété par un très bon Karlheinz Böhm, personnage pervers et manipulateur qui ne peut concevoir l'amour et la relation à l'autre autrement que par la domination psychique et physique.

Cette relation dominant-dominé est foutrement bien mise en scène, et l'on assiste à la dépossession de l'esprit (de la pensée) et du corps pour un remodelage et une totale soumission. 

 

 

Martha, étant un téléfilm, je ne m'attendais absolument pas une qualité visuelle d'un tel niveau, et je dois reconnaître que j'ai été bluffé. Non pas que je doutais de Fassbi, mais là en terme de mise en scène nous avons clairement affaire à la même qualité que l'on peux retrouver dans certains de ses films. Le travail, la construction du cadre tout en relief et en profondeur qui s'organise autour des personnages, le long des personnages, et à tomber par terre. Il y a également des jeux de miroirs, de reflets, tout en opposition et/ou complémentarité... Juste magnifique !... Un effet ''tromperie'' se dégage de Martha, dans un sens trompe-l'œil, et d’ailleurs d'entrée de jeu le film annonce la couleur avec un superbe travelling/zoom arrière qui au final nous montre autre chose que ce que nous pension voir, nous décrivant, par là même, une Matha mentale. 

 

 

 

De plus le récit ce conclut d'une manière magistrale avec ce plan de fin en opposition avec celui d'ouverture. Oui, juste magnifique (enfin au sens mise en scène). Alors je reste vague parce que je ne veux pas spoiler, mais je peux dire qu'il y a une sorte d'opposition renvoyant à la situation physique et mental de Martha.

Donc oui j'ai complètement accroché au récit et au visuel de Martha, et je vais radoter mais ce travail sur le cadre avec cette profondeur de champ m'a juste bluffé, me donnant limite l'impression de faire partie de ce cadre. Bref de mon côté c'est un bon gros coup de cœur. Vive Fassbi !

 

- Georgie -  

 

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Les films de Rainer Werner Fassbinder disponibles sur le blog :

-  Je veux seulement que vous m'aimiez (1976)