Ultra Rêve [Caroline Poggi, Jonathan Vinel Yann Gonzalez, Bertrand Mandico]

Avis film Ultra Rêve de Caroline Poggi, Jonathan Vinel, Yann Gonzalez et Bertrand Mandico

Réalisation : Caroline Poggi, Jonathan Vinel Yann Gonzalez, Bertrand Mandico

Année : 2018

Pays : France

Casting : Lola Créton, Pauline Lorillard, Elina Löwensohn...

Durée : 1h22

Note :  5,5/6  (Georgie)
 
 
Ultra Rêve (2018) est un programme de trois courts-métrages réalisés par Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Jessica Forever), Yann Gonzalez (Les Rencontres d'après-minuit , Un couteau dans le cœur) et Bertrand Mandico (Les Garçons sauvages).  
Trois courts-métrages placés sous le signe de la musique, du théâtre et du cinéma. Charnel, érotique, esthétique, bienvenue dans l'ultra rêve, ou l'ultra-kiffe du cinéma anti-naturaliste.


1/ MUSIQUE  
 
Avis film After School Knife Fight de Caroline Poggi, Jonathan Vinel

''Laetitia, Roca, Nico et Naël se retrouvent au terrain vague pour leur ultime répétition. Leur groupe n’existera bientôt plus car Laëtitia va partir loin pour ses études. C’est l’histoire de ces jeunes adultes qui n’ont pas envie de se dire au revoir.''

C'est donc le court-métrage de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (Jessica Forever) qui ouvre la danse avec After School Knife Fight (2017) pour une durée de 21 min. Visuellement et scénaristiquement il s'agit de la proposition la plus sobre et la plus classique de cet Ultra Rêve. Décors automnale-hivernal grisâtres et brumeux  pour trip cold wave et romantisme noir adolescent flirtant avec le morbide. A travers une histoire d'amitié et de sentiment amoureux inavoué, After School Knife Fight est avant tout un récit d'apprentissage de la mort, de l'être éphémère et de sa finitude. 
 
J'ai complètement accroché à cette ambiance mélancolique et poétique adolescente qui m'a procuré une putain de sensation de spleen. L'ambiance sonore et la musique n'y sont pas étrangères. 
 
Avis film After School Knife Fight de Caroline Poggi, Jonathan Vinel

 
 
2/ THÉÂTRE
 
Avis film Les Îles de Yann Gonzalez
 
"Des personnages traversent un dédale érotique et amoureux avec le désir pour seul guide."

Mon chouchou, Yann Gonzalez (Les Rencontres d'après-minuit, Un couteau dans le cœur), entre ensuite en scène  avec Les Îles (2017)  pour une durée de 23 min. Eh bien absolument pas déçu. J'ai A-DO-RÉ ! Gonzalez reste mon préféré, c’est certain !

Alors avant toute chose, il est intéressant de noter que ce court-métrage a été réalisé avant Un couteau dans le cœur et que l'on peut le voir comme une sorte d'ébauche de ce dernier. Enfin une ébauche, oui et non, car il me semble qu'il y a un aspect légèrement négatif à dire cela, et Les Îles est avant tout une œuvre à part entière, unique. Mais en voyant ce court-métrage légèrement teinté de giallo et de difformité, nous sentons parfaitement vers quoi Gonzalez se dirigera plus tard avec Un couteau dans le cœur

Profondément queer et libre dans son regard porté sur la sexualité, sur les corps, ceux perçus comme beaux et ceux perçus comme monstrueux, se mélangeant dans une extase et une jouissance sans limite, œuvre fantasme et fétichiste, sans barrière et tabou, Les Îles est un pur trip onirique visant le plaisir esthétique. Corps androgynes ou abominables, onanisme de groupe ou solitaire (dans ces branleurs -crédités tels quels- on retrouve Félix Maritaud [Sauvage]), fellation et poésie sur musique ambiant-planante-apaisante sont au programme de ce court-métrage. Et puis ce générique de fin, d'une beauté musicale à donner des frissons.
 
Oui il s'agit bien de mon segment préféré et j'ai hâte de retrouver Gonzalez avec son prochain film.
 
Avis film Les Îles de Yann Gonzalez



3/ CINÉMA
 
Avis film Ultra Pulpe de Bertrand Mandico
 
''Station balnéaire abandonnée. Fin de tournage d'un film fantastique sur la fin d'un monde. Deux femmes, membres de l'équipe de cinéma, l'une actrice, l'autre réalisatrice, Apocalypse et Joy, sont sur le point de mettre fin à leur relation amoureuse. Pour pouvoir retenir Apocalypse le temps d'une dernière étreinte, Joy, la plus âgée des deux, raconte à son amie cinq récits crépusculaires. Cinq histoires de filles qui ne veulent pas vieillir, cinq aventures.''

Et le clap de fin est donné par Bertrand Mandico (Les Garçons sauvages) avec Ultra Pulpe (2018) pour une durée de 37 min. Alors là c'est le bon gros bordel héhé... et pour le récit, eh bien je vous laisse vous démerder.
 
Visuellement Ultra Pulpe est le court-métrage le plus fou, le plus clinquant, le plus pop et le plus kitch... De façon complètement assumée.
Délire érotico-horrifique-SF où tout est sexualisé. Des décors vaginaux et phalliques aux corps des actrices et acteurs... De Jean Cocteau à Joe D'Amato (d'ailleurs le personnage interprétée par Elina Löwensohn se nomme Joy D'Amato), Mandico s'amuse et nous balance à la gueule son amour pour le cinéma, qu'il soit  Z ou auteuriste. 
« Je vais filmer les enfants en me touchant le bout des seins...», « Moi aussi j'aimerais que tu me maquilles le sexe tu sais », voilà le genre de dialogue que l'on retrouve dans Ultra Pulpe, et perso j'adore !
 
Bref, c'est assez indescriptible, complètement foutraque, surréaliste. Du pur fantasme expérimental ultra cool, même si parfois un peu (trop) dans l’excès au risque de filer une légère indigestion. Mais bon comme son titre l'indique, nous somme en plein dans de l'ultra pulpe !
 
Au niveau du casting nous retrouvons plus ou moins la même petite bande présente dans Les Garçons sauvages  (Vimala Pons, Pauline Lorillardn, Lola Créton... et bien sûr Elina Löwensohn).
 
Avis film Ultra Pulpe de Bertrand Mandico
 
Voilà, Ultra Rêve  c'est du tout bon. De mon côté j'adhère à 110% à ce genre de travail esthétique et sonore, véritable proposition de liberté artistique. Sûr que ce style de cinéma doit donner de l'urticaire aiguë à certains... Alors un conseil... Surtout ne tentez pas ! C'est caca et vain... et moi je dis vive ce cinéma français ! 

- Georgie -

Film disponible sur la plateforme OUTBUSTER  

Ultra Pulpe, segment de Bertrand Mandico, disponible chez POTEMKINE

Autres films des réalisateurs d'Ultra Rêve disponible sur le blog : 

- Un couteau dans le coeur (Yann Gonzalez)

Tant qu'il nous reste des fusils à pompe (Caroline Poggi et Jonathan Vinel)

Film cité dans l'article disponible sur le blog :

- Sauvage

Commentaires

  1. Ultra pulpe est une claque visuelle et sache que le Blu-ray est une véritable tuerie (autant du point de vue du contenu sur les galettes que la partie bonus physique, une petite claque éditoriale en somme) il y a un autre moyen métrage en plusieurs segments, si je me souviens bien, du nom de Extazus, et assister à ce spectacle, c'est voir renaître Métal Hurlant sur pellicule.

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