Réalisation : Pier Paolo Pasolini
Année : 1966
Pays : Italie
Casting : Totò, Ninetto Davoli, Femi Benussi...
Durée : 1h29
Note : Pasolini/6 (Georgie)
Des oiseaux, petits et gros / Uccellacci e uccellini (1966), un Pasolini m'ayant laissé sur une drôle d'impression après son visionnage. Je ne savais foutrement pas quoi en penser, et je ne savais absolument pas si je l'avais aimé ou pas. Encore un drôle de film véritablement atypique qui a cette force de rester en tête car foutraquement déstabilisant... Plus le temps passe et plus je le perçois et le reçois comme un putain de super bon film, remplis d’aspects dépassés dans sa forme et parfois exigeant dans sa symbolique socio-politico-philosophico-culturelochépatrokoi m'ayant laissé sur le côté. Mais c'est cet ensemble, que je considère comme ''bancal'', qui en fait un long-métrage bizarrement entêtant où le génie (du fond et des cadres) côtoie le burlesque suranné.
En parlant de génie, celui-ci montre le bout de sa bite, euh de son nez, pardon, (enfin là c'est pas que son bout qu'il montre), d'entrée de jeu avec ce putain de générique d'ouverture (que je compte parmi les meilleurs, si, si !) où les crédits sont chantés et annoncées avec poésie et humour par Domenico Modugno, sur une musique absolument terrible d'Ennio Morricone. Là les amis c'est un pur concentré de génie !!!
Des oiseaux, petits et gros, genre de comédie/farce philosophique et politique située à gauche de la gauche prenant forme d'un road movie pédestre, et narrant l'histoire d'un père et son fils, interprétés par Totò (grand acteur populaire italien) et Ninetto Davoli (un familier de Pasolini, et amant de ce dernier), déambulant dans une Italie relativement pauvre (mais pas que) aux décors urbains, industriels défraîchis et campagnards (souvent tout à la fois) pour un rendu détonant de contraste et de surréalisme. Dans cette errance parsemée de questions existentielles sur le vie, la mort, ce duo va très rapidement être rejoint par corbeau intellectuel de gauche doté de la parole, pérorant sur divers sujets de façon philosophique, citant Marx, Gandhi, et j'en passe... Oui un corbeau marxiste !
Des oiseaux, petits et gros, genre de comédie/farce philosophique et politique située à gauche de la gauche prenant forme d'un road movie pédestre, et narrant l'histoire d'un père et son fils, interprétés par Totò (grand acteur populaire italien) et Ninetto Davoli (un familier de Pasolini, et amant de ce dernier), déambulant dans une Italie relativement pauvre (mais pas que) aux décors urbains, industriels défraîchis et campagnards (souvent tout à la fois) pour un rendu détonant de contraste et de surréalisme. Dans cette errance parsemée de questions existentielles sur le vie, la mort, ce duo va très rapidement être rejoint par corbeau intellectuel de gauche doté de la parole, pérorant sur divers sujets de façon philosophique, citant Marx, Gandhi, et j'en passe... Oui un corbeau marxiste !
Ce dernier, va leur conter l'histoire de deux moines (également interprétés par Totò et Ninetto Davoli – car oui il y a un autre film dans le film), chargés par St François d'Assise d'évangéliser les faucons et les passereaux. Ces deux frères apprendront à communiquer avec les oiseaux.
Cette partie est peut-être la plus burlesque du film, celle avec laquelle j'ai eu le plus de mal quant à sa forme, parce que le fond, lui,est absolument brillant dans son allégorie sociopolitique marxiste (?) et plutôt pessimiste/désabusé/désenchanté quant au regard de Pasolini porté sur l'Homme.
Alors en soi, la forme n'a rien de critiquable, ou en tout cas n'est pas forcément à considérer comme un aspect négatif, mais celle-ci m'a semblé suranné dans ses effets de réalisation (recours à l’accélération des images) et dans certains de ces gags. Perso je suis assez imperméable à ce genre ''d'humour''. Parfois nous sommes également pas très loin de Chaplin. Bref, comme on dit, les coups et les douleurs bla-bla-bla...
Des oiseaux, petits et gros est également un récit qui se construit au grès des rencontres de notre duo père-fils, se transformant donc en trio avec l'arrivée du corbeau, où nous croiserons de (belles) gueules italiennes, professionnelles ou non, et ce, lors de divers événements. Des jeunes hommes dansant sur une espèce de rock 'n' roll surf music (toujours le talentueux Morricone) en attendant le bus, une jeune femme portant des ailes d'ange, une troupe d'artistes dont la séquence se conclura par une naissance, une famille sans le sou dont il ne faut pas réveiller les enfants pour ne pas avoir à les nourrir (magnifique séquence poétique, surréaliste, à la fois drôle et dramatique et d'une beauté visuelle à tomber), une foule poing levé et en pleur lors des funérailles de Palmiro Togliatti (l'un des fondateurs du Parti communiste italien), une prostitué, etc.
Avec Des oiseaux, petits et gros, Pasolini traite de la lute des classes (où les gros bouffent les petits mais où ces derniers veulent aussi bouffer plus petits qu'eux), d'une certaine fin de l'idéologie communiste, marxiste, de l'Italie (ces belles tronches et ses paysages), de la religion chrétienne, de la vie et de la mort,... Un long-métrage foutraque, regorgeant de plans et de cadrages magnifiques, bourré de symbolismes et de métaphores... Un long-métrage à l'allure burlesque mais foncièrement profond et politique. Malgré ma réticence sur certains aspects, le temps passant et aidant a la digestion, eh bien aujourd'hui je considère Des oiseaux, petits et gros comme un grand film à part.
- Georgie -
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