Late Night with the Devil [Colin et Cameron Cairnes]

 

Réalisation : Colin Cairnes, Cameron Cairnes

Année : 2023

Pays : Australie, États-Unis, Émirats Arabes Unis

Casting : David Dastmalchian, Ian Bliss, Ingrid Torelli

Durée : 1h33

Note : 1/6 (MacReady)

 

 Alors, Late Night with the Devil... Film concept réalisé par les frères Colin et Cameron Cairnes - qui avaient déjà pondu 100 Bloody Acres et Scare Campaign (je ne connais pas, et honnêtement osef) - débarque avec un budget, pas non plus ouf mais relativement confortable vu le projet, de 5 millions de dollars (apparemment, les infos à ce sujet sont flous) et la promesse d'un truc original. Alors moui, mais non.

Le film nous présente et prend donc la forme d'une émission télé en direct des années 70, où Jack Delroy, un présentateur un peu ringard joué par David Dastmalchian, fait une émission spéciale paranormale pour garder des viewers et ça part en vrille.

Bon déjà visuellement, il n'y a rien à dire, c’est propre. Les Cairnes ont bien bossé pour recréer l’ambiance des années 70. Le film a même été tourné dans un vrai studio de télé à Melbourne, avec des décors et des costumes qui collent bien à l’époque. Mais bon, même avec ce joli emballage, le film traîne la patte. C'est assez chiant. Le rythme et la mise en scène épousent forcément le concept : on regarde une émission de télé. Et les réalisateurs le font très bien - ils ont dû beaucoup regarder la télé et les Late Shows, bravo à eux, l'orchestre, le sidekick nul, les pages pubs, non vraiment y a du boulot - mais forcément c'est pauvre quoi. Super pauvre. Alors David Dastmalchian avec son look "vintage" n'est pas mauvais, même plutôt bon. Pareil pour le reste du cast d'ailleurs - notamment la jeune Ingrid Torelli et surtout Ian Bliss en sceptique suave et péteux. Mais ça ne suffit pas quoi.

 

Ça ne suffit pas, parce que si le tout est saupoudré d'une sorte d'humour, parodie des clichés de ce genre d'émissions nulles et cheaps de l'époque, avec des invités aussi hauts en couleur que ringards, bah le tout est complètement dilué dans le concept et dans le genre dans lequel le film s'inscrit. Faut quand même rester un minimum dans les clous. Du coup, ça tombe à l'eau. Oui le film propose une reproduction d'une émission des 70s, du coup, oui, c'est cheap, nul et ringard, et certains acteurs dans leur look et leurs mimiques en font des caisses, lol. Hilarant, vraiment. Non, franchement c'est tellement basique, superficiel, que c'est un peu la honte honnêtement. (vivement une suite dans les années 80 : lol dans les années 80 les coupes de cheveux étaient bizarres lol) (bah oui mais... oui).

 

La mise en scène, bon, on en a déjà parlé, c'est de la télé. Je m'interroge quand même sur le budget. Soit l'info que j'ai trouvé est fausse, soit je comprends pas. Non parce que bon ok, la reconstitution est bien faite, mais c'est un plateau de télé quoi. Un fond en carton, une table, deux chaises, un orchestre, des vestes rétro. Mouais. Bien sûr, les films n'ont pas le même but, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que fait un Damien Leone pour 35.000 $, là les 5 millions, moui, je ne sais pas. Pour ce qui est de l'horreur et du fantastique c'est ultra léger, et puis il y a forcément, comme déjà évoqué également, les limitations du concept. Documenteur, found footage, souvent les besoins narratifs propres au développement d'une histoire font exploser un peu les coutures du concept. Mais là c'est vraiment chaud. Par exemple on voit littéralement des hallucinations qu'ont les personnages. Alors qu'on est juste censé être des spectateurs devant la télé. Non moi ça m'a (encore plus) sorti du film, et cela même si c'est boiteusement justifié. Non, le coup de la spirale qui tourne sensé hypnotiser tout le monde - comme dans un vieux dessin animé Warner - nous compris, c'est beaucoup trop... enfantin (soyons gentils) pour moi. C'est pas possible. Même dans un cadre "humoristique" (rajouter un million de guillemets supplémentaires au mot, merci)

 

En résumé, Late Night with the Devil, c’est une belle déception. On se retrouve avec un film trop balisé par son concept, au décalage bateau, sans surprise, rythmé à coups de pages de pubs, pas vraiment marrant et dramatiquement chiche en imagerie horrifique voire fantastique. Ils ont peut-être oublié qu'il faisaient un film du genre en cours de route, je sais pas. Bref, je suis passé complètement à côté du film et j'ai trouvé ça aussi long que facile, pauvre et limité. Mais à vous de voir. C'est peut-être moi.

 

-MacReady-