Réalisation : Adil El Arbi & Bilall Fallah
Année : 2022
Pays : Belgique/Luxembourg/France
Casting : Aboubakr Bensaihi, Lubna Azabal. Tara Abboud, Amir El Arbi,...
Durée : 2h08
Note : 5/6 (Dahlia)
Kamal un jeune rappeur part en Syrie pour une mission humanitaire afin d'aider les victimes de la guerre. Il se retrouve contraint à rejoindre un groupe de djihadistes en tant que cameraman. En parallèle, son petit frère et sa mère doivent continuer leur vie à Molenbeek avec les répercussions de son absence.
Nous sommes à des dimensions lumière de Bad Boys III, et heureusement qu'en lançant le film j'avais oublié que c'était les mêmes réalisateurs, j'aurai sans doute repoussé le visionnage . Le duo, Adil El Arbi & Bilall Fallah, a également réalisé dernièrement deux épisodes de la série Miss Marvel et se sont vu annuler leur film Batgirl par la Warner bien que le film ait été tourné.
Un drame musical surprenant. Moi qui suis habituellement allergique aux séquences de chant et de danse, ici, la coupure se fait naturellement empreint d'une poésie pas désagréable.
Pas de paillettes, ni de gros sabots artificiels, c'est cru, avec une montée crescendo dans la violence.
Rebel frise parfois avec le documentaire, des scènes de bombardement très réalistes comme on a pu déjà en voir au JT...
D'ailleurs le scénario avait été pensé avant les attentats du 13 novembre 2015, les réalisateurs l'ont fait évoluer au gré de l'actualité.
Les films sur les thèmes de la radicalisation et de l'endoctrinement au sein de Daesh sont rares, et plus particulièrement lorsqu'ils sont mis en scène par des réalisateurs musulmans. Tout y est minutieux notamment sur leur utilisation des médias pour leur propagande, mises en scène, répétitions, rien n'est laissé au hasard par les terroristes. Ni par les réalisateurs qui en ont rencontré deux par visioconférence (détenus dans une prison kurde) ainsi que des mères de famille dont les enfants ont rejoint leurs rangs..
Aussi, le casting fait parti des points fort du film, tout le monde est crédible et la tête d'affiche est particulièrement talentueuse : Aboubakr Bendaihi qui interprète Kamal , celui ci a commencé sa carrière dans Black, le deuxième long métrage de nos réalisateurs sorti en 2015, et Amir El Arbi qui joue son petit frère Nassim. Les deux sont très attachants, quant au premier il arrive à nous bouleverser juste avec un regard.
Rebel, comme il le souligne, est une parfaite analogie de l'histoire de Pinocchio. Le film en est essentiel pour son message, sa prévention, sa mise en lumière des méthodes d'endoctrinement mais également pour faire taire les amalgames grotesques entre Daesh et la religion musulmane. En effet, les premières victimes du terrorisme dans le monde sont les musulmans. Bouleversant, frustrant et intense.
-Dahlia-
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