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Année : 1987
Pays : Hong-Kong
Casting : Sammo Hung, Yuen Biao, Lam Ching-ying
Durée : 1h34
Note : 6/6 (MacReady)
Sammo Hung, l'un des fameux Seven Little Fortunes (ou The Lucky Seven) - un groupe d'artistes martiaux, élèves âgés de 7 à 8 ans dans les années 1960 de la China Drama Academy de la Peking Opera School de Hong-Kong, et dont certains deviendront plus tard les plus grandes stars du cinéma HK (Sammo Hung donc, mais également Corey Yuen, Yuen Biao, Yuen Wah et évidemment, le plus célèbre d'entre tous : Jackie Chan) - Sammo Hung disais-je réalise et interprète en 1987 ce génial Eastern Condors. Film d'action effréné, film de guerre violent, Sammo réalise à mon sens son chef-d'œuvre.
L'histoire : Un commando d'élite est recruté parmi les “irrécupérables” des prisons chinoises afin d'organiser une mission suicide au sud du Viêt Nam. Chargés de détruire un arsenal apocalyptique abandonné par l'armée américaine dans une forteresse souterraine, ces mercenaires durs à cuire experts en armes à feu et en arts martiaux relèvent le défi avec l'espoir illusoire d'y regagner leur liberté et leur honneur perdu...
Scénario écrit par le prolifique Barry Wong - qui avant sa soudaine disparition en 1991 à l'âge seulement de 44 ans, avait bossé avec à peu près tout le monde, entre autres : Jackie Chan (sur Dragon Lord, Mister Dynamite), John Woo (sur The Killer et À toute épreuve) et souvent pour Sammo Hung aussi (The Prodigal Son, Le Gagnant, la série de films Les Flics de Hong-Kong) - Barry Wong nous pond donc cette fois une démarcation frontale de Les Douze Salopards de Robert Aldrich. Seulement nous ne sommes plus en 67 mais bien 20 ans plus tard, et le divertissement mondial (entendre : Américain) est dans la pure exploitation des musclés Stallone et Schwarzenegger dont les figures héroïques et guerrières transcendent le caractère tragique de la guerre. Barry Wong et Sammo Hung, hyper ambitieux, vont donc s'employer à nous offrir un incroyable équilibre tonal en réussissant à proposer une histoire non seulement tragique et prompte à véhiculer sens du devoir et du sacrifice, camaraderie guerrière, ténacité face aux épreuves, violence, mais également un sens de l'action, de la baston, du fun, voire d'humour (même si beaucoup beaucoup plus en retrait que dans les productions H.K de ce type et de cette team) dans un rythme effréné, le tout tenant en un petit 1h34. Un sacré bon taf, bien copieux et relevé, ponctué de scènes et d'images imprimant plus qu’efficacement les rétines.
Parce que sur cette base déjà solide la réal de Sammo et la photo d'Arthur Wong - pareil, un cador, ayant bossé entre autres sur La 36ème Chambre de Shaolin, Histoire de Fantômes Chinois 2, Il était une fois en Chine, Iron Monkey - vont magnifier le tout. Le film est visuellement hyper classe, s'exprimant dans un 2:39 superbe et ultra maîtrisé à tous les niveaux. Sammo Hung n'a déjà plus rien à prouver dans sa gestion des scènes d'action et s'emploie une fois encore à proposer des séquences ultra efficaces. Logiquement moins porté sur les affrontements martiaux - qui seront relégués dans son final James Bondien avec cette invasion d'une base où sont stockés des dizaines de missiles - mais plutôt sur des gunfights et autres mitraillages et explosions vénères, le film enchaîne les scènes de bravoure de manière aussi métronomique qu'iconique. Et quant aux passages de kung-fu et de baston du déjà évoqué final, comme d'habitude ces passages sont hyper maîtrisés, mis en valeur, et vraiment réjouissants.
On peut aussi rapidement parler du casting : c'est simple, ils sont tous là. Manque Jackie évidemment, mais sinon ces douze salopards Hong-Kongais sont interprétés par le gratin. Sammo Hung évidemment en Rambo hyper sérieux, oubliant son habituel caractère humoristique et le laissant à son pote Yuen Biao. En plus de ces deux-là, niveau Lucky Seven il y a également Corey Yuen et Yuen Wah (qui joue le big méchant du film, aussi caricatural, drôle, décalé que redoutable quand il se décide à casser des bouches). Et il y a même le réalisateur et célèbre chorégraphe d'action Yuen Woo-Ping (Il était une fois en Chine, Fist of Legend, et s'étant fait une réputation à l'international en s'occupant des bastons des Matrix) ici simplement en tant qu'acteur dans un rôle lui aussi assez marquant.
Bref, Eastern Condors c'est vraiment super. Aussi fun et sympa que violent, aussi sérieux que fou. Un film maîtrisé à la perfection, hyper rythmé, hyper enthousiasmant. Le film est magnifique, super bien shooté. Sammo Hung assure une fois encore aussi bien devant que derrière les caméras et c'est un véritable plaisir de voir ce casting prestigieux vider des chargeurs et se taper dessus.
-MacReady-
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