Année : 2023
Pays : États-Unis
Casting : Patrick Dempsey, Nell Verlaque, Ty Olsson
Durée : 1h45
Note : 4/6 (MacReady)
16 ans après le projet Grindhouse de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, qui rendait hommage - plus dans l'idée que dans le rendu - au double feature d'exploitation des années 70, Eli Roth réalisa l'une des bandes-annonces fictives et parodiques séparant les deux métrages de ce projet, Thanksgiving. Cette dernière est aujourd'hui développée en long-métrage par Roth, proposant un slasher sachant slasher dont la tonalité, toujours en équilibre entre le respect des codes du genre et la satire, offre un petit film d'horreur aussi amusant que sympathique.
L'histoire : Un an après qu’un Black Friday ait viré au chaos, un mystérieux tueur s’inspire de la fête traditionnelle de Thanksgiving et terrorise la ville de Plymouth (Massachussetts), berceau de la célèbre fête. Alors que les habitants sont éliminés les uns après les autres, ces meurtres qui semblaient aléatoires, révèlent un plan plus vaste et sinistre.
Une nouvelle fois, fans de grandes ambitions, intellos cherchant des symboliques sociales et autres métaphores dans les froids amphithéâtres de l'evalated- horror, dégénérés de l'originalité et de la transcendance des codes, ou fans autoproclamés de films d'horreur et de slashers n'en aimant pourtant bizarrement aucun, cassez-vous. Non mais vraiment, faut vous barrer. Il n'y aura rien à manger pour vous. En revanche, si une petite proposition toute modeste, respectant à la lettre le cahier des charges, mais réussissant quand même à se montrer assez fraîche par le ton fun de l'ensemble, par les meurtres gentiment gores et par ce jeu d'équilibre toujours très bien tenu entre le respect (aucune moquerie du genre dans lequel il s'inscrit) et la gentille satire (rien que l'intro donne la note d'intention), vous aurez exactement ce que vous êtes venus chercher : un bon vieux slasher des familles rigolo et divertissant.
Abandonnant l'aspect le plus marqué de la fausse bande annonce de 2007 - son visuel dégueulasse/fauché grindhouse des années 70 donc - Roth réadapte le tout et propose un film moderne assez soigné visuellement et assez généreux dans les meurtres qu'il propose, malgré un petit budget de 15 millions de dollars. Nombreux, variés, décalés une fois ou deux par la volonté de se connecter à la célèbre fête américaine, les fans de merguez représentant des tripailles seront en joie. C'est dynamique, rythmé, on suit le tout sans déplaisir, le whodunit facilement grillable n'est même pas une déception ou un handicap tellement cela participe presque au traitement fun de l'ensemble, et au final ce Thanksgiving, sans aucune volonté ou posture cynique, se montre même plutôt humble dans son approche et sa conscience de ne pas révolutionner le genre mais de simplement se faire plaisir à le réaliser et faire plaisir aux spectateurs à le mater. On pourra évidement lui reprocher la recette. Mais comme une bonne grosse dinde fourrée, pourquoi faire compliqué lorsqu'on peut faire simple.
Bref, pas besoin d'en rajouter plus que nécessaire. Eli Roth nous pond un petit slasher très agréable, assez marrant, pas ambitieux pour deux sous mais tellement revendiqué et assumé de la sorte qu'il est difficile de bouder son plaisir. Ça fonctionne, on passe un bon moment. C'est à la fois respectueux du genre, mais sans non plus se prendre au sérieux. Le cast - notamment Patrick Dempsey, Nell Verlaque, la final girl, et sans oublié Rick Hoffman et son excellente moustache - s'en tire plutôt bien. Y a de la merguez, du sang, du gore. Le tueur a un look basique mais qui fonctionne. Deux scènes de foules partant en couilles plutôt cool - légère en nombre la foule vu le budget, mais n'empêche. L'ensemble est tout sauf moche, c'est bien tenu, solide. Et honnêtement, c'est déjà cool.
-MacReady-
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