Rebel Moon - Part 1 - Enfant du feu [Zack Snyder]

 

Réalisation : Zack Snyder

Année : 2023

Pays : États-Unis

Casting : Sofia Boutella, Charlie Hunnam, Ed Skrein

Durée : 2h14

Note : 2/6 (MacReady)

 

Nouveau méfait de cette fripouille de Zack Snyder, dont la vision visionnaire n'est tellement plus à prouver qu'il aurait pu en rester à L'Armée des Morts, voir tout simplement ne pas aller sur le tournage et rester chez lui - et nous en aurions été (presque) tous contents - le projet Fesses Rebelles (Rebel Moon en vo), pitch apparemment proposé à Lucasfilm pour un nouveau Star Wars mais refusé, réadapté, développé dans le but de créer une nouvelle franchise, divisé en deux parties tellement il a de choses à dire - des choses importantes ! - et acheté par Netflix qui non seulement a dépensé sans compter mais a en plus laissé une entière et totale liberté créative à ce bon vieux Zackouille, Rebel Moon Part 1 - Enfant du feu de l'eau de pluie de l'eau de là-haut est d'hors est déjà sorti sur la célèbre plateforme de streaming. Vision visionnaire visant juste ? Tout à fait, c'est nase mais Snyder signe pourtant sa plus belle "réussite" à ce jour.

 


L'histoire : Une paisible colonie sur une lune lointaine est soudain menacée par les armées d'un tyran et place tous ses espoirs de survie entre les mains d'une mystérieuse inconnue qui, pour affronter la menace, va devoir trouver et rallier des guerriers à sa cause dans une lutte désespérée.

Nous le voyons déjà à travers le pitch, Zack Snyder utilise à fond son super-pouvoir de visionnaire de films. Et il en a visionné plein des films, et des pas connus en plus ! Alors, tout le monde l'a capté, tout le monde les a déjà relevés, et comme nous par contre, tout comme Zack, nous sommes mais trop des gens originaux, nous aussi nous allons faire pareil. Donc nous avons Les Sept Samouraï pour le principe de base, Star Wars pour certains éléments, Gladiator pour l'acteur Djimon Hounsou qui jouait dans le Scott un guerrier devenu esclave et gladiateur qui joue ici un ancien général devenu gladiateur, Le Seigneur des Anneaux pour son homme de main Uruk-hai, Avatar et Harry Potter pour sa scène en hippogriffe, Star Trek - First Contact pour le look de la meuf araignée sosie de la reine des Borgs, y a même Furiosa qui vient faire coucou à la fin. Enfin bref, le talent de visionnaire du passé de ce bon Zack explose une nouvelle fois à l'écran. La liberté créative impressionne, intimide. Bien sûr, l'inspiration, la citation, n'est pas forcément un problème en soi. Tout le monde le fait. Mas à ce point là c'est chaud. D'autant que la collision entre la réalité et les propos même de Snyder, promettant enfin une nouvelle franchise SF aussi originale que fraîche, fait plus que sourire. Une franche réussite donc : on sourit souvent devant ce côté mimi et enfantin. C'est la vraie surprise du film : je m'attendais à tout avant de le voir, mais pas à trouver ça mignon. Parce que ça m'a rappelé mon enfance où je m'inventais des mondes supers avec mes jouets. (attention Musclor ! Dark Vador et Cobra Commander attaquent ! Pas de soucis ! Voici en renfort l'Agence tout Risque avec Barracuda, Chewbaca et Optimus Prime ! Piou-piou-piou-piou !)

 


Niveau mise en scène, Snyder utilise une nouvelle fois son talent de visionnaire de fumeur de shit - tout au ralenti - pour magnifier les impulsions guerrières, les piou-piou laser de l'espace et mettre une méga emphase sur à peu près tout et n'importe quoi. Les différents environnements sont basiques, les différents concepts et visuels plutôt lambda. La narration est également assez étrange. Comme s'il y avait une énorme distanciation entre les péripéties et les dialogues des personnages. Plus que la voix de ces personnages, on écoute tellement celles des scénaristes que l'on dirait presque que les protagonistes se racontent l'histoire plutôt que la vivre. Bizarre. Quant aux différentes articulations périodiques et arthritiques du récit, constituant pourtant la base de cette première partie, c'est-à-dire la rencontre et le ralliement d'individus à rejoindre un groupe, c'est tellement rushé et artificiel que même à la fin de mon visionnaire visionnage, j'étais bien en peine de me souvenir, voire de comprendre tout court, pourquoi un tel ou un tel rejoignait la team. Comme c'est quand même le cœur du film, c'est ballot.

 


Néanmoins, car oui, on est à mon sens devant son meilleur film, certains trucs fonctionnent. Certaines images sont cool, le rythme est plutôt bien tenu, on ne s'ennuie pas du tout. Sofia Boutella et surtout Ed Skrein en méchant nazi total dégénéré du cosmos, parfois un peu décalé et rigolo par ses mimiques (vision : un peu comme Christoph Waltz dans Inglorious Bastard - mais en plus cosmique quand même), s'en sortent plutôt pas mal. Il y a même une sorte de lyrisme assez efficace à travers le perso de l'androïde (doublé par Anthony Hopkins), ancien robot de guerre ayant juré fidélité à la Princesse de l'espace, et ayant abandonné les armes à sa mort. Bon, pas de bol, on ne doit le voir que max 5 minutes, mais néanmoins, il est assez sympa. Dans son peu de temps de présence à l'écran, il éclipse même l'intégralité de l'équipe par sa présence et sa problématique interne, par ce qu'il évoque, convoque, et est bien plus matériel, incarné, que les humains. C'est un comble, mais ça reste néanmoins une réussite. Rien que pour lui : vivement la suite où il aura sans aucun doute une plus grosse présence et importance.

 



Voilà, Zackouille la fripouille signe donc une nouvelle fois une œuvre (!) nulle et superficielle. Il se prend tellement au sérieux, est tellement persuadé d'être un grand inventeur et un grand dramaturge - alors qu'il n'est qu'un gros bourrin un peu teubé, une sorte de Michael Bay qui se prendrait pour Shakespeare donc - que le tout reste assez amusant si l'on est un peu déviant. Mieux même, le film se montre vraiment attachant et mignon par son caractère melting-pot enfantin de la pop culture. Après tout, on ne va pas critiquer les inventions et le manque d'originalité d'un môme de 7 ans qui s'amuse. Bon d'accord, Zack a 57 ans et sa salle de jeux a couté 166 millions de dollars, mais n'empêche. C'est presque communicatif quelque part. Non franchement, c'est son meilleur à mon sens. Et oui, comme dit, on ne s'ennuie pas. Rien que pour tout ça, bien ouej Zack. T'as encore fait un film nul, mais viteuf sympa cette fois. On verra si tu restes aussi mignon dans la deuxième partie sortant le 19 avril.


-MacReady-

Film disponible sur la plateforme Netflix : ici.



Commentaires

  1. cinématographiquement parlant, considérer cette bouse comme le "meilleur" film de Zack enlève un peu voir beaucoup, de crédibilité à cette critique.

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