La Nuit du 12 [Dominik Moll]

 

Réalisation : Dominik Moll

Année : 2022

Pays : France

              Casting : Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Mouna Soualem, Pauline Serieys,...

Durée : 1h53

Note : 5/6 (Dahlia)

La nuit du 12, Clara a été brûlée vive en rentrant chez elle. Yohan, capitaine à la PJ est en charge de l'enquête, celle qui va le hanter.

Dominik Moll et Gilles Marchand tous les deux scénaristes, se sont librement inspirés d'un véritable fait divers, en se basant sur l'ouvrage "18.3 : Une année à la PJ" de Pauline Guéna, où une jeune femme, Maud, est morte de la même manière que Clara, la nuit du 12 mai 2013, en rentrant également chez elle à à Lagny-sur-Marne.

L'introduction nous annonce immédiatement le ton quant au dénouement  :

" Chaque année, la police judiciaire ouvre plus de 800 enquêtes pour homicide. Près de vingt pour cent d'entre elles restent irrésolues. Ce film raconte l'une de ces enquêtes".

Pourtant cela ne gâchera en rien l'intensité qu'émet le film. Et bizarrement ça n'annihilera pas non plus l'espoir...

Dominik Moll se focalise sur l'enquête, sur Clara et sur tous les hommes qui gravitaient autour. Tous des potentiels suspects. La mise en scène complètement maitrisée de bout en bout permet une immersion totale.

Dans un univers de masculinité toxique suffocante. Le film va tout du long appuyer son propos avec diverses répliques anodines, comme lorsque l'inspecteur informe son équipe qu'une juge veut réouvrir l'affaire. Première question, d'un agent : "la juge, elle est jolie ?" Qu'est ce que ça peut foutre bordel . Qu'est-ce que ça peut foutre que Clara aimait flirter, embrasser, coucher avec des hommes ?  Elle n'est pas responsable.

Dominik Moll met l'accent sur un fait qui devient insupportable... Parce qu'on est une femme, une fille, on est une proie pour l'homme. Chaque réplique n'est pas anodine. Et lorsque cela vient d'un personnage féminin, le discours fait toujours réfléchir, voire éclaire, notre protagoniste masculin, que ce soit via la meilleure amie de Clara, la juge ou encore Nadia, la nouvelle de l'équipe. Les mots sont lourds de sens.

Le métrage brille également par son casting qui sonne très juste avec Bastien Bouillon et Mouna Soualem qui se sont déjà donnés la réplique dans l'excellente mini-série Oussekine sortie cette année sur Disney +. Ou encore avec l'étonnant  Bouli Lanners qu'on a pu récemment voir dans Cette musique ne joue pour personne de Samuel Benchetrit ou dans Adieu les cons d'Albert Dupontel.

Petit coup de coeur pour moi, La nuit du 12 est un long métrage haletant, sombre et puissant, un polar qui parle avant tout des rapports hommes-femmes.

-Dahlia-