La Pietà / La Piedad [Eduardo Casanova]

 

Réalisation : Eduardo Casanova

Année : 2022

Pays : Espagne

              Casting : Angela Molina,Manel Llunell, Ana Polvorosa, Macarena Gómez,...

Durée : 1h20

Note : 4,5/6 (Dahlia)

Mateo, un adulte - son âge n'est jamais annoncé, mais je miserai sur une bonne vingtaine d'années - vit avec sa maman, Libertad, qui le couve comme s'il était encore enfant. Leur vie est bouleversée lorsqu'ils apprennent qu'il a une tumeur au cerveau.

Présenté au Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS) dans la catégorie "Compétition Cossovers", Edouard Casanova signe ici son deuxième long métrage après son fabuleux Pieles sorti en 2017 et disponible sur Netflix où il mettait en scène des personnages avec des déformations physiques plus ou moins extravagantes (exp: un bas du visage en forme de fesse) et les confrontait au monde/regard extérieur souvent loin d'être bienveillant (pour résumer). 

Le nom du réalisateur aurait été tenu secret qu'il est impossible de ne pas reconnaître sa patte. Tout comme son premier film la quasi intégralité du décor est coloré d'un rose bonbon. Nous y retrouvons  deux actrices : Macarena Gómez que nous avons pu voir également chez Jaume Balaguero (A louer) ou Alex de la Iglesia - qui a produit les deux films de Eduardo Casanova - ( Les Sorcières de Zugarramurdi) et Ana Polvorosa dans le récent Con quién viajas de Hugo Martin Cuerco. Ici, plus en retrait pour laisser la place aux deux protagonistes Libertad et Mateo, interprétés par la grande Angela Molina ( qui s'est faite connaitre dans Cet obscur objet du désir de Luis Bunuel, et de nombreux Pedro Almodovar,...) et Manel Llunell dont c'est le deuxième long.

L'imagerie du film est superbe, en plus des décors colorés, nous avons l'impression d'être plongé tout du long dans un rêve surréaliste. 

La pietà nous conte l'histoire d'un fils et sa relation malsaine presque incestueuse avec sa mère, qui l'étouffe à son paroxysme. Le réalisateur transpose allégoriquement ce que vit Mateo avec des flashs info de ce qui se passe en Corée du Nord sous le règne de Kim Jong-un. D'ailleurs c'est sans doute uniquement en festival que cette partie ne sera pas censurée, comme expliqué par le réalisateur les images et photos utilisées du Secrétaire général sont illégales, la future version Netflix sera donc coupée.

La Pietà, comme son précédent film est parsemé de scènes complètement barrées, avec un visuel fascinant et une histoire touchante. Une comédie noire colorée à tendance cauchemardesque doté d'un casting prodigieux. Un réalisateur assurément à suivre.

-Dahlia-