Oranges sanguines [Jean-Christophe Meurisse]

Réalisation : Jean-Christophe Meurisse

Année : 2021

Pays : France

Casting : Christophe Paou, Lorella Cravotta, Olivier Saladin, Alexandre Steiger, Lilith Grasmug, Denis Podalydès...

Durée : 1h42

Note : 5/6 (Georgie)

 

Après le génial Apnée sorti en 2016, qui fut un véritable coup de cœur pour moi, Jean-Christophe Meurisse – fondateur de la compagnie théâtrale des Chiens de Navarre - nous revient en 2021 avec Oranges sanguines pour nous servir un film ancré dans le même genre d'humour corrosif mais en poussant les potards un peu plus à fond. La genèse de ce projet prend racine dans la tête du réalisateur suite à plusieurs faits divers, dont l'un - en particulier - s'articulant autour d'une femme ayant cuit les testicules de son agresseur dans un micro-ondes afin de les lui faire manger.

 

 

Entre le film à sketches et le film choral qui va complétement dérailler une fois la nuit tombée, les ruptures de ton et le mélange des genres, Oranges Sanguines pourrait s'apparenter à quelque chose de totalement hybride tapant dans la satire et l'humour noir/caustique avec une dimension foncièrement politique et sociale basculant vers une certaine horreur.

Un couple de retraités surendetté qui participe à un concours de danse rock, un ministre de l'économie et des finances sur le point d’être accusé de fraude fiscale, une adolescente en attente de sa première relation intime, un chauffeur de taxi misogyne et haineux, un détraqué sexuel et son sanglier domestiqué, une gynécologue interprétée par Blanche Gardin (je vous laisse imaginer le truc, c'est dans son pur style)... Bref, tout ce beau monde va se croiser dans des situations parfois absurdes et souvent drôles pour glisser subrepticement vers une approche, entre autres, très tarantinesque (ouais, il y a du Reservoir Dogs et du Pulp Fiction dedans) pour un rendu assez jouissif et méchant.

Alors oui, Oranges Sanguines souffre de quelques longueurs qui viennent ternir son rythme et tout ne fait pas forcement mouche, mais perso ça ne me dérange pas plus que ça car j'adore ce type de proposition à cent mille lieues de ce que l'on peut voir en général dans le paysage cinématographique français. J'aime ce style d'humour acide qui me parle, qui laisse place à l'improvisation, où les mots se chevauchent, et qui dit quelque chose de notre société et de tout ce cirque auquel nous assistons et participons

 

 

Ce dernier film de Jean-Christophe Meurisse est drôle, incorrect, bancal, sociétal, différent, servi par un casting au top... et franchement ça fait du bien de voir ce genre de métrage. Vivement son prochain méfait !

-Georgie-