Klass [Ilmar Raag]

Réalisation : Ilmar Raag

Année : 2007

Pays : Estonie

Casting : Vallo Kirs, Pärt Uusberg, Paula Solvak, Joonas Paas,...

Durée : 1h39

Note : 4,5/6 (Dahlia)
 

Joosep, un gamin quotidiennement harcelé au lycée par les garçons de sa classe. Kaspar, l'un d'eux, va retourner sa veste et essayer de l'aider...



Techniquement c'est pas la folie du tout, c'est plutôt moche aux allures d'un téléfilm petit budget avec une bande originale plutôt affreuse.

Malgré ses défauts visuels et sonores, Klass est un film qui retourne le bide avec son thème sur le harcèlement scolaire. Le film ne s'arrête jamais, c'est une constante montée en puissance sur l'horreur vécu par un gosse de seize ans. Tous les jours l'humiliation, les coups, sont amplifiés plus que la veille. Ce crescendo dans la destruction physique et morale, véritable machine à broyer à la mécanique aussi précise qu'abject, s'exprime à travers toutes les strates possibles.

Ilmar Raag a su être juste dans le développement de cette thématique.

L'effet de groupe qui écrase la conscience de chacun en y prenant part de plusieurs manières, en y participant, en riant ou simplement en ne faisant rien...

L'environnement familial qui s'inquiète, bien souvent d'une façon maladroite, ici avec la figure paternelle de Joseep qui le pousse à se battre et à se défendre.

Et l'encadrement scolaire, les enseignants, directeur, qu'ils soient dans le déni, qu'ils ne voient tout bonnement rien ou qu'ils essaient malhabilement d'aider sans penser aux conséquences de leurs actes peu subtiles.

Tout concourt donc à développer violences et désœuvrements, mettre dos à dos sévices et manque de réactions, manque de compréhension ou d'empathie, à enfermer le personnage, à l'enfermer et à se replier sur lui-même, à exposer cette mécanique d'exclusion et le sentiment d'impuissance et d'injustice qui en découle.


Klass est un film violent qui n'a pas de frontières, il aborde un sujet sensible et effroyablement fréquent, d'une manière très juste malgré sa forme un peu bancale. Le casting -je ne connais personne au bataillon n'étant pas habitué aux films estonien- est pas dégueu, on y croit. Un film qui une fois terminé nous laisse un poids sur l'estomac.

-Dahlia-

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