Der Fan [Eckhart Schmidt]

Avis Der Fan [Eckhart Schmidt] 1982

Réalisation : Eckhart Schmidt

Année : 1982

Pays : Allemagne

Casting : Desiree Nosbusch, Bodo Steiger, Simone Brahmann...

Durée : 1h32

Note : 3,5/6 (Georgie)
 

Simone, une adolescente dans l'Allemagne des années 80, ne vit plus que pour l'amour qu'elle porte à R, un chanteur populaire auprès de la jeune génération. Après lui avoir envoyé des lettres restées sans réponse, elle décide de partir à sa rencontre.

 
 
Ça faisait un bout de temps que je voulais voir ce film, déjà lancé une première fois il y a quelques années, mais préférant le stopper car n'étant pas dans le mood de la proposition. En effet, son début n'est pas spécialement engageant et l'on peut dire que Der Fan est globalement plutôt mou du genou dans sa réalisation. Attention, il est loin d'être mauvais et je pense qu'il vaut le coup d’œil pour sa finalité qui ne laisse pas indifférente. Mais voilà, selon moi sa première partie manque d'une réelle construction psychologique forte (ici, basée essentiellement sur une voix off manquant d'impact et devenant vite rébarbative), ainsi que d'interaction et de confrontation pour faire décoller l'histoire et faire vivre son personnage.

L'ensemble reste donc assez monotone et s'inscrit dans une froideur. Dans un sens on pourrait faire un parallèle avec les premières œuvres de Michael Haneke (ce que j'appelle sa période autrichienne) sauf que ce dernier, à travers cette froideur et cette relative ''monotonie'', réussi à créer un effet hypnotique nourrissant également le récit.

Quoi qu'il en soit, au bout d'un moment, le long-métrage parvient tout de même à faire son p'tit effet avec sa musique électronique proche de la cold wave et nous propose quelques scènes intéressantes, dont l'une assez chouette dans sa mise en scène et limite dérangeante (rapport à l'actrice qui était mineure à l'époque du tournage). Puis arrive enfin la meilleure partie avec son final à la lisière du film de genre version Jörg Buttgereit ou Gerald Kargl (dans l'idée hein), qui, même si il aurait pu être encore plus percutant visuellement, va assez loin dans la trajectoire que va emprunter Simone et dans le basculement de sa folie obsessionnelle la consumant. 

 
 
Donc ouais, au final Der Fan arrive à marquer les esprits avec sa conclusion, mais le chemin pour y arriver n'est pas raconté d'une manière très passionnante. C'est vraiment dommage, le genre de métrage qui aurait pu mettre une bonne petite claque dans la gueule si il avait été conçu/construit autrement et si il avait été moins hermétique (pour ne pas dire un peu moins chiant dans sa longue mise en place). Mais encore une fois, sa fin, qui s'étend sur une bonne vingtaine de minutes, ne m'a pas laissé de marbre et rien que pour ça, je pense qu'il peut valoir le coup d'être vu.
 
-Georgie-
 

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