Réalisation : Ridley Scott
Année : 2021
Pays : États-Unis/Royaume-Uni
Casting : Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer, Ben Affleck,...
Durée : 2h32
Le film retrace le dernier duel qui a eu lieu en France avant son interdiction. Jean de Carrouges défie son ancien ami Jacques Le Gris devant le roi Charles VI pour avoir sali son honneur. Une histoire qui a déjà été adaptée par le roman éponyme d'Eric Jager.
Cela faisait longtemps que j'avais pas été autant captivée par un Ridley Scott, depuis bien Alien et Blade Runner (bon j'ai pas vu l'intégralité non plus).
Ici, le film n'est pas concentré sur le duel en lui même, qu'on nous montrera seulement lors des dernières vingt minutes mais sur la situation qui l'a provoqué.
Découpé en trois chapitres avec chaque fois la version des faits, le point de vue des trois concernés : Jean de Carrouges interprété par Matt Damon et son magnifique mulet, Jacques Le Gris par Adam Driver et Marguerite, la femme de Jean, joué par Jodie Comer (vu dernièrement dans Free Guy). Les trois acteurs sont remarquables et investis, et... Il y a Ben Affleck... qui, je pense s'est donné un rôle parce qu'il produit ( et scénarise aussi!), c'est pour moi de loin celui qui livre l'interprétation la moins convaincante voir insipide.
The Last Duel est surprenant dans sa montée en puissance dans l'horreur. La mise en scène va crescendo nous faire passer d'une version où tout le monde il est gentil, il est aimant, à la véritable nature des hommes. Le dernier chapitre en sera terrifiant. Et il est d'ailleurs fascinant de voir que les gens ont toujours leur version des faits, persuadés d'avoir le bon rôle souvent fantasmé.
Ridley Scott ne lésine pas sur les moyens, les décors, les costumes, cette photo grisâtre, tout y est parfait pour l'immersion.
En fin de compte, le duel, les combats, n'ont ici que peu d'importance (même si le final est splendide, d'une violence surprenante), Ridley aurait pû nous en faire un huis clos voir même une pièce de théâtre que l'intensité du film aura été la même. The Last Duel nous propose donc non seulement une étude passionnante sur la fragilité de la notion de vérité, sans cesse altérée par les différents points de vue des personnages, une reconstitution historique plus qu'efficace, et dont l'ensemble est porté par un cast convainquant et investi. Une belle réussite pour le réalisateur de 84 ans.
-Dahlia-
Je te trouve bien charitable, perso j'ai trouvé ça assez moche, pas toujours bien joué et surtout lourdement démonstratif dans ses procédés. La structure "Rashomonesque" n'a au final que peu d'intérêt sinon celui de mesurer les différences de perception entre hommes et femmes au moyen âge (pas vraiment un scoop), puisque le film nous indique en toutes lettres quelle version est la bonne. Je comprends bien que les scénaristes marchent sur des oeufs et qu'à l'heure de la libération de la parole des femmes la moindre remise en cause du statut de victime serait malvenu, mais du coup ça rend le film très balisé et prévisible, et j'ai passé le film à imaginer ce que Verhoeven aurait fait d'un tel sujet (on aurait eu droit à des persos autrement mieux écrits, pour commencer).
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