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Réalisation : Albert Pyun
Année : 1992
Pays : États-Unis
Casting : Olivier Gruner, Tim Thomerson, Brion James
Durée : 1h35
Note : 3/6 (MacReady)
Albert Pyun c'est un nom qui a une résonance particulière pour tous squatteurs de vidéoclubs qui se respectent et amateurs de série B - voir Z - d'action et de science-fiction de l'époque. Cyborg avec Van Damme sorti en 1989, la première adaptation de Captain America en 1990, Kickboxer 2 et Dollman en 91, et ce Nemesis qui nous intéresse aujourd'hui en 92. Autant de films, pas non plus gégés soyons honnêtes, mais qui néanmoins bénéficient d'un certain savoir faire pas complètement dégueulasse malgré leurs petits budgets et qui ont leurs adeptes. Et faut avouer qu'une certaine saveur nostalgique de ce genre de prods - n'existant tout simplement plus aujourd'hui - émerge au rematage de ces films. Et ce Nemesis que je n'avais pas revu depuis l'époque n'échappe pas à la règle.
L'histoire : En 2027, un policier (Olivier Gruner) mi-homme, mi-machine, qui a des ennuis avec le gouvernement, recherche une puce informatique d'une importance capitale.
Voilà, autant faire simple. L'histoire ne l'est pas forcément dans son développement, ça part un peu en couille et dans tous les sens, ça cite et surfe sur évidement plein de choses, mais c'est le jeu, on est dans de l'exploit' et c'est un peu la base du truc. Et faut dire que c'est quand même relativement efficace. C'est pas non plus dingue dans le rythme, y a des phases un peu chiantes, mais ça se suit néanmoins plutôt pas mal, ça fait le taf, et faut dire qu'on est pas vraiment là non plus pour se délecter d'une histoire originale et savamment agencée. Faut pas déconner. Bien sûr, ça aurait été super, mais faut se rappeler que ce genre de trucs est produit à la chaine, rapidement, et sans particulièrement de budget. Les qualités principales donc, ce qui en fait quelque chose de plus ou moins notable, s'expriment comme souvent chez Pyun ailleurs.
Déjà dans un premier temps, faut quand même parler deux secondes du héros du film interprété par le français Olivier Gruner. Ancien commando, champion du monde de kickboxing en 1986, le mec est vraiment pas mauvais - en plus j'ai toujours trouvé qu'il avait un petit air de ressemblance avec Jeffrey Combs (bon un Jeffrey Combs musclé, mais n'empêche). Il interprète ici plutôt justement un flic du futur torturé, à la fois par son humanité se faisant la malle petits bouts par petit bouts à force de se faire déglinguer et rapiécer cybernétiquement, mais également - et cela rentre totalement en résonance avec ce premier élément - par son coté paumé, manipulé, devenant une cyber-marionnette à la solde de puissances se foutant ouvertement de sa gueule. Le mec comme dit est pas mauvais, fait montre malgré le coté monolithique du personnage d'une certaine sensibilité apparente, tout en étant plus que crédible dans l'action.
Et de l'action, y en a pas mal. Pyun n'a pas de budget, l'ensemble est tourné quasi exclusivement dans des usines désaffectées et des terrains vagues, mais néanmoins, malgré ça, il se montre assez généreux en gunfight et en pyrotechnies diverses et variées. Y a même des scènes vraiment cools à ce niveau et l'ensemble ponctuant plus que régulièrement le métrage. Encore une fois on est dans de la pure série B, faut pas s'attendre à une mise en scène de génie, mais on est quand même dans l'expression d'une certaine efficacité, et par moment, malgré les diverses contraintes - budgétaires, logistiques, temps de tournage - dans des propositions assez notables. La photo est plus que correcte, travaillée, et réussit à transcender et mettre en valeur la pourtant pauvreté des décors et à garantir une certaine ambiance. Pareil niveau effets spéciaux. Rien de ouf - pour être honnête, je trouve même les différents maquillages et visuels robotiques beaucoup plus efficaces et marquants dans le tout aussi fauché mais très chouette Class 1999 sorti pourtant 2 avant - mais quand même ça ose des trucs et ça propose quelques visions ma foi assez acceptables.
Donc pour conclure, ce Nemesis est une série B tout à fait sympathique. Bien sûr il est extrêmement limité, et comme je le disais en intro mon rematage plutôt positif du truc est totalement dépendant d'une certaine forme de nostalgie pour ce genre de prods typiques des videoclubs de l'époque qui même sans budget essayaient néanmoins de remplir comme elles le pouvaient le cahier des charges. Gruner comme dit est bon, et l'ensemble se mate plutôt bien. Et même si je lui mets une note moyenne, c'était quand même plutôt cool.
-MacReady-
Disponible en Bluray (en double programme avec un autre film de Pyun : Mean Guns avec Christophe Lambert) chez Metropolitan Filmexport
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