Breakdown [Jonathan Mostow]

 

 

 

Réalisation :  Jonathan Mostow

Année : 1997

Pays : États-Unis

Casting : Kurt Russell, J.T. Walsh, Kathleen Quinlan

Durée : 1h33

Note : 4/6 (MacReady)

 

On ne peut pas vraiment dire que le réalisateur Jonathan Mostow, à travers sa courte carrière finalement - aujourd'hui il ne fait plus grand chose de réellement notable - s'est vraiment illustré. U-571, son film de sous-marin avec  Matthew McConaughey, Terminator 3 Le Soulèvement des Machines avec son Schwarzenegger nous enjoignant à parler à sa main, ou Clones avec son Bruce Willis n'en ayant déjà plus grand chose à foutre, tous ces films, faut être honnête, même si pas complètement nuls sont quand même loin d'être brillants - c'est le moins qu'on puisse dire. Breakdown, film qui le révéla au grand public en 1997, reste à mon sens son meilleur, son plus efficace, son plus carré. 

L'histoire : Jeff et Amy Taylor ont pris la route pour San Diego, où les attend une nouvelle vie. En plein désert, leur voiture tombe en panne. Un poids lourd s'arrête. Le chauffeur  propose de leur venir en aide. Tandis qu'Amy se charge, avec le secourable camionneur, d'aller quérir une dépanneuse, Jeff s'emploie à réparer le véhicule, qu'il réussit à faire démarrer. Il décide d'aller rejoindre Amy mais, au relais routier, il ne trouve pas trace de son épouse.

 

À travers cette histoire assez simple mais au concept plutôt immersif, prompt à l'identification et à infuser chez le spectateur la question "et vous, vous feriez quoi ?", nous confrontant à l'impuissance et à la flippe inhérente à la disparition mystérieuse d'un proche, Mostow, qui co-signe ici le scénario, va nous proposer un thriller assez efficace. Les différentes parties sont bien articulées, les différentes relances plutôt bien exécutées, réinjectant périodiquement suspens et action à l'ensemble, le tout se développant en une ligne droite constante à travers un rythme assez soutenu. Du bon boulot. Que cela soit dans ses phases paranoïaques - que se passe-t'il ? Pourquoi personne ne semble vouloir m'aider ? Qui est dans le coup ? - ou dans ses derniers tiers resserrant les enjeux à travers révélations, oppositions et confrontations, le film fait preuve d'un dynamisme assez prenant et ludique.

 

Le cast fait également bien le taf. Surtout Kurt Russel, évidement. Reposant entièrement sur ses épaules, le métrage bénéficie entièrement de sa capacité naturelle à attirer la sympathie. Il est plus que crédible dans ce rôle de monsieur tout le monde dépassé par les événements, de plus en plus sous tension au fur et à mesure du développement de l'histoire, tout en se montrant tout aussi crédible dans sa ténacité, dans sa volonté - très logiquement maladroite, apportant également son lot de tensions supplémentaires - de ne rien lâcher. Encore une fois l'identification fonctionne bien, on adhère, on y croit. 

 

 

Bien entendu le film a des défauts. On pourrait reprocher la simplicité de sa finalité rentrant parfois en opposition avec la construction et l'ambiance paranoïaque, comme je le disais, des premières parties. On pourrait s'attendre à plus gros, plus inattendu, plus spectaculaire dans ses révélations. Le caractère très terre à terre des motivations des antagonistes contrastant un peu au vu des attentes que le film peut lui-même invoquer, susciter. Personnellement, loin de me déranger, cette simplicité participe pleinement à l'efficacité de l'ensemble. Pas besoin de révélations tonitruantes ou de motivations alambiquées. Comme je le disais : une ligne droite, sans détour, sans slalom, allant droit au but, simple, carré, efficace et n’amoindrissant jamais la tension que l'histoire peut distiller. 

 

 

Breakdown, même si loin d'être exceptionnel dans sa proposition, se présente donc comme un thriller - flirtant avec l'action dans sa dernière partie - plus que recommandable. Bien mené, bien articulé, bien réalisé, bien interprété, rythmé, et fun à suivre. Le cast assure, Russel est super, l'ambiance est assez prenante, tendue, et on a un Basil Poledouris qui signe un score illustrant plutôt bien la course de cet homme à la recherche de sa femme - à noter que le compositeur a du signer deux scores pour le film, puisque le premier a été rejeté. Ce n'est pas sa composition la plus spectaculaire, mais elle accompagne néanmoins bien le tout. Et pour conclure, si le film a les défauts de ses qualités - la simplicité comme dit au-dessus - l'ensemble fonctionne néanmoins super bien. C'est déjà plus que pas mal. 

-MacReady-