Réalisation : Jon Stevenson
Année : 2020
Pays : États-Unis
Casting : Brian Landis Folkins, Wil Wheaton, Kathleen Brady...
Durée : 1h48
David est un quadragénaire solitaire vivant avec sa mère souffrant de démence (Alzheimer). Son quotidien se résume à prendre soin d'elle et à s'occuper des tâches ménagères. En manque d'affection et de relations humaines intimes, il a recourt à un service de rencontre par vidéo afin de trouver son âme sœur. Un jour, alors qu'il se trouve dans les locaux de Video Rendezvous, il va tomber sur une cassette VHS nommé Rent-a-Pal (louer un pote) et fera la connaissance d'Andy à travers son visionnage.
Rent-a-Pal est la première réalisation de Jon Stevenson, et ce film regorge de qualités. En partant d'un scénario plutôt original, le long-métrage va traiter ses sujets, ses thèmes, de façon intelligente et adulte tout en se permettant de placer quelques touches d'humour découlant naturellement de la situation saugrenue à laquelle David fera face. En abordant des thématiques telles que la solitude, la maladie, et ce de manière réaliste et réussi, le film parvient à être touchant sans jamais verser dans le pathos ou dans le ridicule. Pour un film de genre, Jon Stevenson se révèle vraiment doué dans son approche et dans sa proposition.
Si tout cet aspect fonctionne, c'est également grâce aux acteurs principaux tenant leur rôle de façon convaincante. Avec ses faux airs de Gerard Schaefer (pour info, un serial killer), David (incarné par Brian Landis Folkins) est un personnage qui parfois sera ''pathétique'', mais qui avant tout sera attachant et touchant alors que nous sentirons dès le départ le point de rupture arriver amenant au drame. Bref, le film n'en fait pas un loser weirdo caricatural et cela est plus que bienvenu pour l’immersion et pour la crédibilité du récit. L'une des bonnes idées est également la manière dont nous apprendrons à le connaître plus profondément, par l'intermédiaire d'échanges, de dialogues scriptés. Ouais, franchement bien vu car s'intégrant avec une certaine fluidité dans le scénario.
Du côté d'Andy, le pote à louer, nous trouvons Wil Wheaton, acteur que l'on a pu voir dans Stand by Me ou la série The Big Bang Theory, et idem, son interprétation, son rôle et son intégration pour le moins original à l'histoire, fonctionnent à merveille. Pour en finir avec le cast, même si j'en oublie, mais c'est voulu, notons la prestation terriblement crédible de Kathleen Brady dans le rôle de la mère atteinte de démence sénile.
Niveau réal Rent-a-Pal est sobre, posé, et tient véritablement la route sans faire d'esbroufe. Ici pas de m'as-tu-vu qui viendrait dénaturer le propos du film.
Donc ouais, ce long-métrage propose pleins de bonnes choses, entre le traitement de ses thèmes et de ses personnages, les acteurs, l'aspect assez original du scénario, sa réalisation... mais qui malheureusement n'est pas exempt de défauts et de quelques faiblesses de construction qui font un peu retomber le soufflé. Alors pour rester vague, la rupture qui va s’opérer chez David m'a semblé parvenir un peu trop rapidement et trop facilement. De plus, l'arrivée d'un personnage qui va jouer un rôle dans la continuité de ce déraillement n'est pas assez exploité, développé, et la raison de ce nouveau point de rupture qui aura lieu est trop vite expédié et quelque peu mal amené.
Le final est également un peu maladroit et un brin décevant, pas assez coup de poing dans la gueule et c'est bien dommage car c'est pile-poil le genre de film qui avait tout pour se finir en te retournant les tripes.Malgré
ses quelques défauts et mes petites réserves, impossible pour moi de ne pas le considérer comme un très bon
premier film. Encore une fois, il y a trop de bonnes choses dedans et Rent-a-Pal
laisse entrevoir un gros potentiel pour les futures
réalisations de Jon Stevenson.
- Georgie-
Film disponible sur la plateforme SHADOWZ
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