Réalisation : Teruo Ishii
Année : 1969
Pays : Japon
Titre Original : Genroku Onna Keizu : Zankoku ijô gyakutai monogatari
Casting : Mitsuko Aoi, Toyozo Yamamoto, Yuki Kagawa...
Durée : 1h40
Note : 5/6 (Vixen)
Avec un titre pareil pas de malentendu, on sait déjà que le film ne fera pas dans la dentelle ! Mais comme c'est Teruo Ishii, le plus foufou des réalisateurs d'exploitation nippone, qui tient la caméra le résultat donne également dans le délire pop le plus décomplexé. Attention, qualité !
Ce troisième volet de la série Joys of Torture est ainsi découpé en trois sketchs d'une égale durée, trois contes cruels croissant dans la folie, avec comme fil rouge un médecin (Teruo Yoshida, un habitué du cinéaste) portant un regard compassionnel et désapprobateur sur les excès décadents de la période Tokugawa.
Le premier sketch est un mélo dépravé mais relativement classique qui narre l'édifiante histoire d'une innocente jeune fille, livrée au bordel par sa crapule de petit ami avant d'être victime d'un avortement sauvage. Le second franchit un palier supplémentaire dans le bizarre en nous présentant l'intéressant cas de cette bourgeoise qui, à la suite d'un viol perpétré par un ignoble lépreux, n'est plus attirée sexuellement que par des êtres difformes (ce qui nous vaut – entre autres - une hilarante scène de triolisme sado-maso avec des nains).
Enfin, le troisième plonge tête baissée dans le gore le plus cartoonesque avec ce shogun sadique (et en pleine overdose de cabotinage) inventant sans cesse de nouvelles manières raffinées de supplicier les femmes qui l'entourent : shibari sanguinolent, césarienne non consentante réalisée au katana ou encore ce mémorable lâcher de taureaux en furie sur un parterre de geishas dénudées (et comme si ça ne suffisait pas, les cornes des bestiaux sont enflammées et ce salopard de shogun tire dans le tas avec son arc)...
Bref un étalage d'atrocités qui pourrait verser dans le sordide s'il n'était l'occasion d'un éventail d'expérimentations graphiques plus folles les unes que les autres. Le générique d'ouverture, qui présente les contorsions de Tatsumi Hijikata (danseur et chorégraphe d'avant-garde, créateur de la danse butō, qui retrouvera Teruo Ishii à l'occasion de Blind Woman's Curse et surtout Horrors of the Malformed Men) annonce d'emblée la couleur. Le réel et sa logique sont-ils forcément pertinents lorsqu'il s'agit de dépeindre le théâtre de la cruauté humaine ? Et le cinéaste de tirer comme à son habitude le matériau de base vers l'expressionnisme, poussant parfois la stylisation dans ses derniers retranchements (comme cet ébat au milieu d'un décor uniquement composé de tentures fleuries ou cette séquence hallucinante avec la femme du shogun, méticuleusement recouverte d'une peinture d'or puis laissée agonisante dans une pièce aux multiples miroirs).
Visionnage obligatoire pour tous les (a)mateurs d'ero-guro !
-Vixen-
Le film jadis proposé dans un coffret "Femmes Criminelles" chez HK vidéo (épuisé depuis belle lurette) est aujourd'hui disponible en Blu-Ray chez Arrow Films. Sortez le popcorn et les cordes !
Je les avais bouffé ces coffrets <3 Tu me donnes envie de refaire une session et de recommencer avec celui ci !!
RépondreSupprimerSinon j'avais rechoppé (car c'était pas à moi à l'origine :( ) les deux coffrets sur amazon (via un vendeur privé), y'a deux ans, et l'an dernier pour faire un cadeau également (je crois qu'ils sont aussi sur rakuten).
Ah et je viens de voir que la fnac en ligne via vendeur vend le premier coffret sous blister pour 20e!! (donc avec les affiches)
Oui y'a pas à dire c'était quand même un sacré éditeur !
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