Année : 1974
Pays : Japon
Casting : Sonny Chiba, Goichi Yamada, Yutaka Nakajima...
Durée : 1h31
Note : 6/6 (MacReady)
C'est en passant un concours de talents organisé par la Tōei que le jeune Sadao Maeda se fera remarquer, recruter et commencera sa carrière. Il changera son nom en Shin'ichi Chiba et exercera principalement dans plusieurs shows télévisés. En 1961 il est engagé pour incarner Iron Sharp dans le film de super-héro Invasion of the Neptune Men. Dés lors il ne cessera de tourner. Notamment dans plusieurs films du réalisateur Kinji Fukasaku, - le réal d'une pelleté de films de yakuza avec entre autres la série de films Battles without Honor and Humanity aussi connu sous le nom des Yakuza Papers, mais aussi pour le plus "récent" Battle Royale. Mais ce n'est qu'en 74 que Chiba s'imposera et marquera les esprits (et gagnera en s'exportant à l'international son surnom de "Sonny") en interprétant le personnage de Takuma Tsurugi dans le film qui nous intéresse aujourd'hui : Gekitotsu ! Satsujin ken, plus connu sous le nom de...
Suite à la mort prématurée de Bruce Lee en 1973, toute une vague de clones du petit dragon se répandra dans toute l’Asie à travers des films de pure exploitation plus ou moins nanardesques : la Bruceploitation est lancée. Le Japon n'échappera pas à la règle avec The Street Fighter. Mais bien loin du vulgaire nanar, Gekitotsu ! Satsujin ken réussira à se hisser à la hauteur de la légende, voir à la transcender, en ne se reposant que sur la classe, sur le charisme grandiloquent et l'ultra-vitaminée physicalité de son interprète principal Sonny Chiba.
Et c'est pas peu le dire : c'est le Sonny Chiba Show. Un grimace Lee porn. Le mec se donne à fond, se lâche complétement dans la reproduction outrée et bien vénère des attitudes particulières du petit dragon. Chiba est juste génial dans ce rôle de mercenaire à l'immoralité totale, de ce salaud bourrin et violent, n'hésitant pas, comme on l'a vu dans le résumé, à vendre une meuf à un bordel parce qu'elle ne peut pas le payer. L'Ordure Incroyable, quoi. À des années lumières des canons chevaleresques des films de tape habituels. Et pourtant Chiba arrive presque à nous le rendre sympathique tellement ses propositions de jeu ne peuvent que régaler le spectateur. Il brule, explose la pellicule de sa présence, tout en nous faisant souvent marrer par sa performance totalement décomplexée. Un génie.
L'histoire fait parfaitement le taf, c'est rythmé, généreux en affrontements, en oppositions intéressantes. Les personnages annexes ne se cachent pas vraiment de n'être que fonctionnels mais peu importe, c'est la norme de ce genre de prods et dans ce genre de films, et ils remplissent parfaitement leurs fonctions. Niveau photo et mise en scène c'est plutôt solide, le film s’exprimant dans un 2:35 plutôt cool et réussissant parfaitement à mettre en valeur sa star et ses nombreux affrontements. Il se permettra même d'innover en proposant le mythique plan en rayon X - qui impactera assez durablement les esprits pour être utiliser des décennies plus tard dans la série de jeux Mortal Kombat - histoire de maximiser l'impression de puissance fracassante du coup porté.
The Street Fighter, c'est simple, c'est une tuerie. L’élève, la copie, à mon sens a dépassé le maitre. Si aujourd'hui on me propose de regarder n'importe quel Bruce Lee ou The Street Fighter, je vais opter pour The Street Fighter. Il est fun, il est méchant, il est drôle, il est irrésistible.
À noter que le film connaitra deux suite - Return of the Street Fighter et The Street Fighter's Last Revenge, ainsi qu'un spin-off féminin composé de quatre films, Sister Street Fighter, Sister Street Fighter : Hanging by a Thread, The Return of Sister Street Fighter et Sister Street Fighter : Fifth level Fist.
Bref, merci monsieur Chiba pour l'ensemble de votre carrière, merci pour ce film - pour cette série de films plutôt - et merci pour tout. Vous aviez la classe, vous aviez la rage, vous n'aviez jamais peur de vous mouiller et d'y aller à fond la caisse, vous mettiez des doigts dans le nez à vos copains comme personne, et vous étiez juste super cool.
R.I.P
-MacReady-
R.I.P
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