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Réalisation : Ishiro Honda
L'histoire : Après qu'un typhon ait balayé sévèrement les cotes du Japon, un œuf géant est découvert flottant à l'horizon. Récupéré et acheté par un homme d'affaire sans scrupules voulant en faire l'attraction principale d'un parc d'attraction, les Shobijin - les deux prêtresses miniatures déjà introduit lors du film de 1961 et toujours interprété par les sœurs jumelles Emi et Yumi Ito - ne tardent pas à se manifester et à réclamer la restitution de l'œuf. Parallèlement, suite au déblaiement de la zone sinistrée par le typhon, Godzilla sort de sa retraite souterraine. L'humanité ne pourra compter que sur la clémence de la déesse aillée pour l'aider à vaincre la terreur atomique ambulante.
Le scénariste Shin'ichi Sekizawa revient une nouvelle fois et développe cette histoire à l'efficacité assez dingue, réinjectant dans son récit une approche un peu laissé de coté avec King Kong contre Godzilla ou, en tout cas, traitée de manière bien plus légère à travers la caricature humoristique. Ici, la comédie est laissée de coté, et l'opposition entre les deux monstres, loin du simple combat de catch bourrin, s'étendra à tous les niveaux.
Puissance contre agilité, terrien contre aérien, verticalité du lézard au gros cul versus l'horizontalité de la phalène géante, mâle face à la femelle, stérilité destructrice face à la fertilité d'une mère cherchant autant à protéger son œuf que le futur de l'humanité, et enfin symbole vivant de la radioactivité affrontant la déesse d'un peuple vivant sur une île décimée par des essais atomiques. Toutes ces différentes strates s'ajoutant les unes aux autres et, consciemment ou inconsciemment, viennent nourrir et gonfler cette rencontre mémorable sans jamais venir alourdir la narration et le rythme, car ne s'incarnant que dans l'illustration. C'est ce que j'appelle personnellement du sacré bon taf.
Opposition également technique, puisque nous nous retrouvons dans la configuration d'un homme dans le costume (Haruo Nakajima incarnant Godzi depuis le premier film de 54) affrontant une marionnette. D'un coté le costume de Godzilla est une nouvelle fois modifié pour permettre une plus grande mobilité à Nakajima, tout en renforçant le coté agressif de la bête, notamment grâce à ses deux arcades sourcilières lui donnant un air particulièrement pas hyper content. Et de l'autre coté une nouvelle marionnette est construite pour représenter Mothra faisant pas loin du double de sa première incarnation dans le film de 61. Les kaiju sont les stars et ils sont bien chouchoutés dans ce film. Eji Tsubaraya redouble d'inventivité pour illustrer le combat, jouer efficacement sur le rapport entre les différences d’échelle et proposer un spectacle le plus impressionnant possible.
Année : 1964
Pays : Japon
Casting :Akira Takarada, Yukiro Hoshi, Hiroshi Koizumi...
Durée : 1h28
Note : 6/6 (MacReady)
Suite au succès colossal de King Kong contre Godzilla en 1962 - qui a été le kaiju-eiga ayant le mieux marché en salle au Japon jusqu'en 2016, il me semble, avec la sortie de Shin Godzilla - Tomoyuki Tanaka décide de renouveler l'expérience de l'affrontement prestigieux, en opposant cette fois-ci le Roi des Monstres à Mothra qui avait deux ans plus tôt fait elle-même un petit succès sympa. Une bonne idée : Mosura Tai Gojira est l'un des (sinon le) meilleurs kaiju-eiga des années 60.
L'histoire : Après qu'un typhon ait balayé sévèrement les cotes du Japon, un œuf géant est découvert flottant à l'horizon. Récupéré et acheté par un homme d'affaire sans scrupules voulant en faire l'attraction principale d'un parc d'attraction, les Shobijin - les deux prêtresses miniatures déjà introduit lors du film de 1961 et toujours interprété par les sœurs jumelles Emi et Yumi Ito - ne tardent pas à se manifester et à réclamer la restitution de l'œuf. Parallèlement, suite au déblaiement de la zone sinistrée par le typhon, Godzilla sort de sa retraite souterraine. L'humanité ne pourra compter que sur la clémence de la déesse aillée pour l'aider à vaincre la terreur atomique ambulante.
Le scénariste Shin'ichi Sekizawa revient une nouvelle fois et développe cette histoire à l'efficacité assez dingue, réinjectant dans son récit une approche un peu laissé de coté avec King Kong contre Godzilla ou, en tout cas, traitée de manière bien plus légère à travers la caricature humoristique. Ici, la comédie est laissée de coté, et l'opposition entre les deux monstres, loin du simple combat de catch bourrin, s'étendra à tous les niveaux.
Puissance contre agilité, terrien contre aérien, verticalité du lézard au gros cul versus l'horizontalité de la phalène géante, mâle face à la femelle, stérilité destructrice face à la fertilité d'une mère cherchant autant à protéger son œuf que le futur de l'humanité, et enfin symbole vivant de la radioactivité affrontant la déesse d'un peuple vivant sur une île décimée par des essais atomiques. Toutes ces différentes strates s'ajoutant les unes aux autres et, consciemment ou inconsciemment, viennent nourrir et gonfler cette rencontre mémorable sans jamais venir alourdir la narration et le rythme, car ne s'incarnant que dans l'illustration. C'est ce que j'appelle personnellement du sacré bon taf.
Opposition également technique, puisque nous nous retrouvons dans la configuration d'un homme dans le costume (Haruo Nakajima incarnant Godzi depuis le premier film de 54) affrontant une marionnette. D'un coté le costume de Godzilla est une nouvelle fois modifié pour permettre une plus grande mobilité à Nakajima, tout en renforçant le coté agressif de la bête, notamment grâce à ses deux arcades sourcilières lui donnant un air particulièrement pas hyper content. Et de l'autre coté une nouvelle marionnette est construite pour représenter Mothra faisant pas loin du double de sa première incarnation dans le film de 61. Les kaiju sont les stars et ils sont bien chouchoutés dans ce film. Eji Tsubaraya redouble d'inventivité pour illustrer le combat, jouer efficacement sur le rapport entre les différences d’échelle et proposer un spectacle le plus impressionnant possible.
Le film est rythmé, les perso sont cools (mention à Yuriko Hoshi dans le rôle d'une jeune photographe indépendante ne se laissant pas marcher sur les pieds et bien loin des autres personnages féminins assez lisses vu dans le genre jusqu'ici). Comme dit les oppositions fonctionnent parfaitement et réussissent autant à dégager une véritable puissance qu'une poésie mélancolique encore une fois parfaitement illustrée par le score d'Akira Ifukube et par les nouvelles prières chantées par les sœurs Ito.
Mothra contre Godzilla incarne ainsi la somme des œuvres précédentes, autant à travers l'expérience technique accumulée au fils des projets qu'à travers son histoire. Fable aussi désabusée que pleine d'espoir, aussi fun que sérieuse, régalant autant les fans de destruction et de combats de grosses bestioles géantes que ceux plus sensibles aux charmes poétiques surannées des productions de l'époque. Un film aux mécaniques bien huilées, exprimant par l'image un ensemble de thèmes finement amenés. Un film important pour le genre du kaiju-eiga et qui encore aujourd'hui est considéré - à juste titre, même si l'expression est évidemment galvaudée - comme un chef-d’œuvre du genre.
-MacReady-
Films cité dans l'article et présents sur le blog :
- Mothra
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