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Réalisation : Just Philippot
Année : 2020/2021
Pays : France
Casting : Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne...
Durée : 1h41
Note : J'en sais foutrement rien/6 (Georgie)
''Difficile pour Virginie de concilier sa vie d’agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour sauver sa ferme de la faillite, elle se lance à corps perdu dans le business des sauterelles comestibles. Mais peu à peu, ses enfants ne la reconnaissent plus : Virginie semble développer un étrange lien obsessionnel avec ses sauterelles...''
Ma première séance depuis la réouverture des cinémas et je dois dire que j'en sors plutôt mitigé. Avec La Nuée, Just Philippot, utilise le genre comme prétexte pour nous dépeindre un drame social et familial. Social concernant la dureté du monde agricole des petits exploitants, et familial concernant les rapports mère/enfants, et globalement la monoparentalité, le tout saupoudré de harcèlement ''scolaire". Bref, des thèmes on ne peut plus actuels.
Prix de la critique et du public au festival international du film fantastique de Gérardmer 2021, prix spécial du jury et de la meilleure interprétation féminine au festival international du film fantastique de Catalogne (Stiges - 2020), La Nuée me parait avoir le cul entre deux chaises, ou plutôt de pencher un peu trop du côté du drame social/familial aux dépens de l'aspect fantastique/horrifique... et surtout horrifique. Je ne parle pas d'hectolitre de sang ou que sais-je, mais je m'attendais à un climax viscéral qui m'aurait retourné, une inexorable montée vers une folie impitoyable (et il y avait matière !), mais non... Just Philippot me semble frileux à assumer le genre jusqu'au bout, et ici il n'est que prétexte à.
De plus l'arc narratif centré sur le harcèlement, amené trop facilement et quelque peu caricatural mais permettant d'enrichir le background familial, disparait complétement par la suite. Dommage car avec un esprit vicieux (comme le mien) cela aurait pu nourrir à merveille l’aspect genre du film et la montée en puissance du déraillement. En revanche, la menace sourde des sauterelles est extrêmement bien retranscrite, jouant avec les sons et les gros plans d'insectes en ''mutation''... Effet garanti.
Avec une réalisation plutôt sobre (tant mieux !) et des chouettes plans, La Nuée prend son temps (peut-être même un peu trop ?) pour poser son ambiance réussi et installer le déséquilibre qui gagnera notre héroïne (alors rien à voir mais le très bon Isolation (2006) m'a traversé l'esprit lors de mon visionnage, certainement en raison du côté rural/animal). Nombreuses scènes de tension familial et de pétage de plomb intériorisé ou extériorisé sont très bien retranscrites, et même parfois touchantes. Just Philippot me paraît beaucoup plus à l'aise pour dépeindre les tourments humains et sociaux (merci également aux acteurs et à leur justesse). D’ailleurs concernant le cast principal, absolument rien à redire, tout semble naturel, les dialogues sonnent vrais, et mention spéciale pour Sofian Khammes que je trouve excellent en plus d'avoir énormément apprécié son personnage.
Plus ancré dans le drame familial (centré autour de la reconstructions des liens) et social (la dureté du monde agricole) que véritablement dans de genre, La Nuée n'en reste pas moins un bon film qui n'aura pas réussi à m'accrocher totalement en raison justement d'une certaine frilosité à épouser pleinement le cinéma de genre. Quoi qu'il en soit, Just Philippot est un réalisateur à suivre, il y a un réel talent chez lui.
- Georgie -
Commentaires
Le sujet est intriguant, mais je sens que je vais être déçu (c'est notamment pour ça qu'il n'a pas fait parti de ma sélection lors du festival de Gérardmer) ... et ton avis ne fait que me conforter dans ma position.
RépondreSupprimerAprès si tu as l'occasion, je te conseille tout de même de le voir, moyen que tu l'apprécies, même plus que ça... C'est un bon film, un premier long-métrage rempli de qualités mais mon attente quelque peu faussée a joué en sa défaveur.
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