Réalisation : Prano Bailey-Bond
Année : 2021
Pays : Royaume-Unis
Casting : Niamh Algar, Michael Smiley, Nicholas Burns...
Durée : 1h24
Note : 4/6 (Georgie)
Eh bien pas mal du tout pour un premier
film, même si j'avoue être encore mitigé sur certains aspects de ce métrage présenté à L'Étrange Festival édition 2021.
L'ouverture du film nous plonge direct dans
une ambiance horrifique prenante d'une autre époque, pour un rendu vraiment
très chouette et engageant pour la suite du métrage. Mais très
rapidement j'ai commencé à tiquer sur son aspect méta et
référentiel. Un long métrage d'horreur qui parle de films d'horreur (ou plus précisément de ''video nasties'') , et de film dans le film. Procédé justifié car Enid,
l’héroïne, travail dans un bureau de classification. Cette dernière est chargée de repérer les scènes violentes pour les
coupes à venir et ainsi assigner aux films leur
classification. L'action prend place en Angleterre au début des années 1980 sous la gouvernance Thatcher où la violence graphique et sexuelle est montrée du
doigt et où la censure fait rage. Donc oui, le sujet se prête à
merveille à du méta et à du référentiel, mais cela sonne un
peu trop forcé à mon goût, et niveau subtilité on a vu mieux.
Lors d'une séance de travail, Enid
sera troublée par une séquence faisant résonance avec son passé. A
partir de cet instant une longue descente cauchemardesque va l'emmener
vers une certaine folie. Même si le ton est différent et qu'ils n'ont pas grand chose à voir entre eux, Censor m'a fait penser au métrage Evil Ed
(1995) pour son histoire de monteur perdant la boule face à une
exposition prolongée à la violence graphique. De même pour Berberian Sound Studio (2012) et son ingénieur du son mixant un giallo. Mais pour le coup, ce dernier, véritable hommage et film ultra référentiel, le fait avec avec subtilité et originalité.
Visuellement très chouette, Censor
lorgne du côté du giallo, vers le Argento de la grande
époque (tout du moins il essaye). L'ambiance pesante et vaporeuse, semblant tout droit sortie d'un mauvais
rêve, dégage un léger parfum de paranoïa que l'on pouvait
retrouver dans les films des années 70. Les changements de rapport de cadre (film dans le film)
jouant sur la perception de la réalité et de la fiction, accentuent la perte de repère de
notre héroïne mais également la notre. La bande sonore typé old-school et
son final cauchemardesque et ''baroque'' sont un ensemble d'éléments positifs m'ayant fait oublier les cotés négatifs lors de mon visionnage.
Malgré son aspect référentiel/méta trop prononcé, et surtout dénué de subtilité, mon
incapacité à trancher sur la ''sincérité'' de la proposition, ma longue hésitation quant à sa notation, Censor s'avère être une très bonne surprise... Et puis merde, ça fait tout simplement du bien de voir ce genre de péloche qui s’éloigne un peu du standard des moyennes et grosses productions actuelles (même s'il en coche pas mal de cases). La réalisatrice, Prano
Bailey-Bond, me semble posséder un sacré potentiel pour ses futures réalisations, en espérant que d'ici-là elle ait digéré un peu mieux ses influences... A surveiller de près.
- Georgie -
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